Richardson et Moi : du Fils naturel à l’Éloge de Richardson

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Cet article propose de lire les Entretiens sur Le Fils naturel comme une première version, cryptée, de l’Éloge de Richardson, où Dorval serait une figuration précoce du « romancier dramatique » anglais. Cette hypothèse se construit sur les arguments suivants : la lecture récente par Diderot de L’Histoire de sir Charles Grandison ; la présence de ce roman dans l’intertexte du Fils naturel et, plus particulièrement, les analogies entre Grandison et Dorval, les deux personnages auteurs ; enfin, les remarquables similarités entre le génie attribué à Dorval et celui de Richarson tel qu’il est célébré dès 1753 dans La Correspondance littéraire.

This article invites us to read Diderot’s Entretiens sur Le Fils naturel as an initial, cryptic version of his Éloge de Richardson, where Dorval would be an early representation of the English “dramatic novelist”. This hypothesis is sustained by the following arguments: Diderot’s recent reading of The History of Sir Charles Grandison ; the novel’s presence in the intertext of Le Fils naturel and, more specifically, the analogies between Grandison and Dorval, the two authorial characters; finally, the remarkable similarities between Dorval’s genius and that of Richardson as it is celebrated in Grimm’s Correspondance littéraire since 1753.