1996
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Louis martin Onguéné essono, « Démocratie en chansons : les bikut-si du Cameroun », Politique africaine (documents), ID : 10670/1.tk637e
Le Cameroun s’est longtemps rendu célèbre par sa censure. État monolithique de 1960 à 1990, ce microcosme de l’Afrique a pourtant vu le statut de la parole s’épanouir à partir de 1982. Mais la libération totale, proclamée avec le multipartisme, a connu quelques ratés, puisque, en dépit de la loi sur les associations, des citoyens ont pris le chemin du bagne. Les démocraties populaires des années 90, cristallisées par le feu et le sang dans certaines régions du Cameroun, n’ont été une nouveauté que dans les chefferies institutionnellement hiérarchisées. Alors que, dans des tribus à responsabilités partagées et socialement assumées, les mots de la démocratie ne constituent qu’une rampe supplémentaire pour le peuple soucieux de l’ordre public, du bien-être collectif, de la répartition équitable des biens de tout le monde. La liberté chantée et dansée dans le bikut-si, chanson traditionnelle des Beti, est aujourd’hui maturation de la liberté.