The favelas in the shadow of worldwide sporting mega-events, a new type of confrontation. : Rio de Janeiro and Curitiba cases (Brazil) Les favelas à l'ombre des méga-événements sportifs internationaux, confrontation d'un nouveau type : les cas de Rio de Janeiro et Curitiba au Brésil En Fr

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18 décembre 2018

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Caroline Chabot, « Les favelas à l'ombre des méga-événements sportifs internationaux, confrontation d'un nouveau type : les cas de Rio de Janeiro et Curitiba au Brésil », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.tq1bqs


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Résumé En Fr

The persistence of shanty towns in urban areas is a worldwide phenomenon and more particularly in developing countries. It appears as a major issue, which illustrates both social, political and environmental inequalities and some difficulties of public authorities in mastering the development of urban background. In Brazil, the phenomenon is called « favelisation ». Synonymous with destitution, urban plague and violence, favelas constitute a whole part of urban production that city policies and economic agents fail to contain or absorb. For a few years, emerging metropolises have attempted to single out through events with a worldwide impact. This is the case of Rio de Janeiro and Curitiba in Brazil. The former is part of the agenda of global mega-events (2014 Soccer World Cup, 2016 Olympic Games). The latter, integrated in the 2014 World Cup, had already stood out by becoming a model for urban development on a worldwide scale. The good reception of major sporting events entails then significant transformations for host territories: building stadiums, improvement of transport facilities. In these metropolises, although they have different proportions of inhabitants to slum (22% in Rio de Janeiro and 9,3% in Curitiba), it's impossible to avoid spatial confrontation. Through five favelas (Vila Autodromo, Vidigal, Morro da Providência, Vila Torres, Vila Parolin) in two different conurbations (Rio de Janeiro and Curitiba ), the thesis shows that the interactions between the favelas and major woldwide events are shape-shifting and depend hugely on local backgrounds. The space approach, joined with urban sociology, provides a new reading of the confrontation between mega-events and favelas and brands the transformations: the excluded favela, the globalised favela, the trophy favela, the integrated favela and the ordinary favela. At the core of this confrontation there are three logics. That of making the favelas invisible, visually striking, aims at making their embarassing aspect disappear; the transfering logic causes people's relocation and lifestyle change; eventually the cultural logic, which is a Brazilian specificity, knocks over dichotomy by relying on the favela culture to promote a certain image of Brazil. The research combines many observations and area analysis in situ, a press review (local and global) and semi-guided interviews. The results show that the nature of the confrontations depends on the way the mega-events are integrated to the urban development of the host conurbations. The more the mega-event adapts to the territory in a long run vision, the more the confrontation with favelas leads to their integration in the city networking. Conversely, when the city adapts itself to the mega-event and ajusts its tranformations to the event agenda, the nature of confrontations is more violent. In this case favelas are a disruptive element as well as an opportunity to stand out positively for the conurbations that manage to make up for the deficiencies. They question in depth the urban ambitions and production modes, owing both to their persistence and their ability to transform.

La persistance des bidonvilles en milieu urbain est un phénomène présent à l’échelle du globe et particulièrement dans les pays émergents. Elle s’affirme comme un enjeu majeur illustrant aussi bien les inégalités sociales, politiques et environnementale qu’une certaine non maîtrise de l’urbain par les autorités publiques. Au Brésil, le phénomène prend le nom de favelisation. Synonymes de pauvreté, de plaie urbaine et de violence, les favelas constituent un pan entier de la production urbaine que les politiques publiques et les acteurs privés ne parviennent pas à endiguer ou absorber. Depuis quelques années, les métropoles émergentes tentent de se distinguer par des événements à portée internationale. C’est le cas de Rio de Janeiro et de Curitiba au Brésil. La première s’inscrit dans l’agenda des méga-événements internationaux (Coupe du Monde de Football 2014, Jeux Olympiques 2016). La deuxième, intégrée dans le projet Coupe du Monde 2014, s’était déjà démarquée en devenant un modèle de développement urbain à l’échelle mondiale. La bonne réception des grands événements sportifs implique dès lors d’importantes transformations des territoires hôtes : constructions de stades, amélioration des infrastructures de transport. À Rio de Janeiro et Curitiba, où respectivement 22% et 9% de la population habite dans des favelas, la confrontation spatiale entre les deux phénomènes est inévitable. À travers cinq favelas (Vila Autodromo, Vidigal, Morro da Providência, Vila Torres, Vila Parolin) de deux métropoles différentes (Rio de Janeiro et Curitiba), la thèse montre que les interactions entre les favelas et les méga-événements sont protéiformes et dépendent fortement des contextes locaux. L’approche spatiale, articulée à la sociologie urbaine, offre une nouvelle grille de lecture à la confrontation entre méga-événements et favelas et qualifie les transformations : la favela évincée, la favela mondialisée, la favela trophée, la favela intégrée et la favela ordinaire. Au centre de cette confrontation, trois logiques apparaissent. L’invisibilisation des favelas, visuellement frappante, vise à faire disparaitre leur caractère embarrassant ; la logique de transfert évoque des déplacements de population et de modes de vie ; enfin la logique culturelle, spécificité brésilienne, renverse la dichotomie en s’appuyant sur la culture favelada pour promouvoir une certaine image du Brésil. La recherche combine de nombreuses observations et analyses spatiales in situ, une revue de presse (locale et internationale) et des entretiens semi-directifs. Les résultats montrent que la nature des confrontations dépend de la manière dont les méga-événements sont intégrés au développement urbain des métropoles-hôtes. Plus le méga-événement s’adapte au territoire dans une vision à long terme, plus la confrontation avec les favelas mène à leur intégration dans le maillage urbain. À l’inverse, lorsque c’est la ville qui s’adapte au méga-événement et coordonne ses transformations urbaines au calendrier événementiel, la nature des confrontations est plusbrutale. Les favelas sont dans ce cadre un perturbateur, mais aussi une opportunité de se distinguer positivement pour les métropoles qui parviennent à en pallier les carences. Elles interrogent profondément les ambitions et les modalités de production de la ville, tant en raison de leur persistance que par leur capacité à se transformer.

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