L'impuissance de Dieu : Un débat récurrent en théologie musulmane

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2010

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Daniel De Smet, « L'impuissance de Dieu : Un débat récurrent en théologie musulmane », Revue philosophique de la France et de l'étranger, ID : 10670/1.tqgmdi


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Nombreux sont les versets coraniques qui insistent sur la toute‑puissance de Dieu : en maître absolu du Bien et du Mal, il fait ce que bon lui semble, égarant et sauvant qui Il veut. Pris au pied de la lettre, ces versets ont inspiré une vision déterministe et fataliste de l’homme et du monde qui exclut toute possibilité de fonder une éthique rationnelle : le bien et le mal sont entièrement déterminés par la seule volonté de Dieu et l’islam se résume alors à une soumission aveugle aux décrets divins. Tenue pour responsable de l’ankylose de la pensée musulmane, voire des dérives obscurantistes de l’islamisme radical, cette position, qui résulte du triomphe de l’as’arisme dans le sunnisme postclassique, est de nos jours sévèrement critiquée par des théologiens soucieux de promouvoir un islam éclairé. Ceux‑ci renouent souvent avec des doctrines mu’tazilites visant à atténuer, d’une façon ou d’une autre, la puissance divine et à reconnaître en Dieu une certaine « impuissance », afin de créer un espace pour l’homme. L’article retrace l’historique de ce débat, qui remonte aux origines mêmes de la théologie musulmane.

God’s impotence, a debate in Muslim theology Many verses in the Koran insist on God’s omnipotence: as the absolute Master of Good and Evil, He does whatever he likes, condemning or saving whomever He decides. Understood literally, those verses have inspired a deterministic and fatalistic vision of man and the world, one which excludes any possibility of grounding a rational ethics. Both Good and Evil are totally determined by the will of God alone, and Islam may be summed up as a blind submission to divine decrees. This position, which results from the triumph of as’arism in post‑classical sunnism, has been held responsible for the stagnation of Muslim thought, indeed for the obscurantist excesses of radical Islamism and is today severely criticized by some theologians concerned to promote an enlightened Islam. These scholars have often revived mu’tazilist doctrines whose aim is to weaken one way or another, notions of divine power and, by recognizing in God a certain « powerlessness », create a space for human action. This paper retraces the history of this debate which dates back to the very origins of the Muslim theology.

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