Impact de l’euthanasie pour dépression dans le débat sur la fatigue de vivre : Réflexions éthiques autour du concept de vulnérabilité

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2021

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Aziliz Le Glaz et al., « Impact de l’euthanasie pour dépression dans le débat sur la fatigue de vivre : Réflexions éthiques autour du concept de vulnérabilité », Gérontologie et société, ID : 10670/1.tqoxem


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La Belgique dépénalise l’euthanasie pour souffrance psychique constante et insupportable résultant d’une pathologie psychiatrique mais pas pour « fatigue de vivre ». Sur le plan clinique, dépression et fatigue de vivre peuvent parfois se confondre. La dépression pourrait venir justifier, de façon plus ou moins consciente, des demandes d’euthanasie des personnes exprimant une « fatigue de vivre ». Que penser de ces demandes de mort dont on perçoit qu’elles viennent davantage signifier une impossibilité de « vivre ainsi » ? En donnant l’illusion d’une mort maîtrisée et d’une autonomie décisionnelle préservée, l’euthanasie pourrait être perçue par la personne âgée comme un rempart contre sa propre vulnérabilité. Reconnaître la fatigue de vivre comme trouble mental spécifique lié à l’âge pourrait asseoir son caractère pathologique et faciliter l’acceptation de ces demandes. Cette situation relève d’un questionnement éthique dans lequel le soignant va osciller entre éthique de conviction et éthique de responsabilité et ainsi être renvoyé à sa propre vulnérabilité.

Belgium has decriminalized euthanasia for constant and unbearable psychological suffering resulting from psychiatric illness, but not for those who are “tired of living.” Depression and “being tired of living” are difficult to differentiate clinically. Some physicians may consider, more or less consciously, a request for euthanasia for mental suffering resulting from “being tired of living” as a request resulting from depression. Is the meaning of this demand a request for death or a way to signify the impossibility of “living like this”? Euthanasia may give these patients the illusion of a controlled death and offer a way of maintaining their decision-making autonomy and thus appear as a safeguard against their own vulnerability. Recognizing “being tired of living” as an age-specific mental disorder would then establish its pathological character and facilitate the acceptance of these requests. Euthanasia for mental suffering is an ethical question in which the physician oscillates between an ethics of conviction and an ethics of responsibility and thus confronts his or her own vulnerability.

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