LE JOURNALISTE EST L'OTAGE DANS L'INFORMATION DE GUERRE

Fiche du document

Date

2007

Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licences

http://creativecommons.org/licenses/by/ , info:eu-repo/semantics/OpenAccess




Citer ce document

Gérald Arboit, « LE JOURNALISTE EST L'OTAGE DANS L'INFORMATION DE GUERRE », HAL-SHS : sciences de l'information, de la communication et des bibliothèques, ID : 10670/1.trg6by


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr

La libération de Florence Aubenas, le 11 juin 2005, met fin à un épisode tragique de la presse française en Iraq, commencé dix mois plus tôt, le 20 août 2004, avec l'enlèvement de Georges Malbrunot et Christian Chesnot. L'événement marque également la fin d'une série d'enlèvements amorcée au printemps 2004, une année après la médiatique annonce par George W. Bush, après son atterrissage sur le porte-avions Abraham Lincoln, de la fin des opérations militaires contre l'Iraq. Dans cet intervalle, vingt-huit journalistes ont été retenus contre leur gré par la volonté de groupuscules iraquiens de résistance. Un seul, le reporter indépendant italien Enzo Baldoni, a été assassiné, le 26 août 2004, soit six jours après sa disparition, par l'Armée islamique en Iraq 2 . Cette stratégie de la guérilla marque le retour des enlèvements dans la sphère médiatique. Un rapport du Foreign Policy Centre de Londres avait noté, trois ans plus tôt, que cette activité «n'était pas aussi visible qu'elle le devrait» 3 . En cette période précédant les attentats du 11 septembre 2001, le constat se fondait sur la comparaison entre l'étrange et sobre – du point de vue journalistique – crise des otages de Jolo de l'été précédent et celles qui avaient donné lieu à des traitements particuliers au cours des années 1980, tant pour Téhéran que pour Beyrouth. Le catalogue de l'Inathèque, qui recèle depuis 1995 l'intégralité des programmes de radio et de télévision diffusés, ne fait ressortir qu'un seul événement antérieur à la guerre contre le terrorisme – dont l'Iraq n'était que la seconde étape après l'Afghanistan : il concerne la libération, le 12 décembre 1995, des deux pilotes français, Frédéric Chiffot et José-Manuel Souvignet, retenus par les paramilitaires serbes du général Ratko Mladic. Et encore ne devait-il sa présence qu'à une confusion des genres dans le champ lexical – ces militaires étaient considérés comme des prisonniers de guerre par les Serbes… L'intérêt qu'ont produit les enlèvements d'Occidentaux en Iraq et, dans une plus ou moins grande mesure, de journalistes repose d'abord sur la dimension spectaculaire et morbide que leur ont donné les preneurs d'otages à travers des vidéos qui, diffusées depuis des sites Internet, ont semblé formatées pour les télévisions d'information en continu. Les nouvelles (news) ont pris un tour particulier, rappelant l'époque libanaise. Par réflexe corporatiste, elles ont engendré une médiatisation plus importante que pour un quelconque camionneur yougoslave, mais ont également fait ressurgir une peur au sein de la profession. UNE INFORMATION

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en