Un acteur méconnu, l’ONU, et les guerres civiles de la péninsule indochinoise pendant la Guerre froide

Résumé Fr En

Issu d’une recherche encore embryonnaire sur l’ONU et la sécurité régionale dans la péninsule indochinoise pendant la Guerre froide, notre article vise à réintroduire cet acteur marginalisé dans l’historiographie des conflits qui ont ravagé la région. En croisant autant que possible son rôle avec l’étude de la dimension civile des guerres, au Laos et au Vietnam, il conduit à nuancer le jugement d’impuissance et d’inefficacité des Nations Unies dans les tragédies indochinoises. Il dévoile les efforts des secrétaires généraux successifs, entre la fin des années 1950 et le début des années 1970, pour tenter de concrétiser des solutions politiques et diplomatiques. Il suggère que la sincérité de ces efforts, sous le long mandat d’U Thant, a finalement ouvert la voie à l’intégration officielle du Vietnam réunifié à l’ONU en 1977.

Based on an embryonic research on the U.N. and regional security in the Indochinese peninsula during the Cold War, this article aims at reintroducing the U.N. — a marginalized actor — in the historiography of the “Indochinese” wars. Combining its role with the study of the civil dimension of these wars, in Laos and then in Vietnam, this article nuances the negative judgement of U.N.’s powerlessness and inefficiency during the Indochinese tragedy. Focusing on the period covering the end of the fifties to the early seventies, this study reveals some of the numerous efforts undertaken by U.N. successive General Secretaries to help the belligerents shape political and diplomatic solutions. It suggests that the sincerity of these efforts, under U Thant’s long mandate, clearly paved the way to the official integration of Communist Vietnam into the organization in 1977.