2019
Cairn
Laurent Bihl, « « Rire À la baïonnette !, trembler de peur des baïonnettes » : Violence(s) et contagion émotionnelle dans les pages satiriques d’un périodique de l’hiver-printemps 1915 », Sociétés & Représentations, ID : 10670/1.ts6urb
La Baïonnette peut être considérée comme le titre le plus emblématique de la presse satirique de la Première Guerre mondiale, tant la violence des dessins correspond à une diffusion large, destinée au grand public. Fondé le 23 janvier 1915 par Henri Maigrot, dit « Henriot », le titre exact est, à l’origine, À la Baïonnette !, et demeure sous cette facture originelle durant 23 numéros. Ce journal incarne également les débuts de la mise en scène graphique par la presse satirique, comme si les divisions nationales inscrites dans les divergences nationales devaient disparaître d’un seul coup dans une sorte de synthèse iconique. La tendance s’intensifie lors de la Première Guerre mondiale, lorsque la mobilisation patriotique, physique et symbolique, se tourne vers la capitale à la fois point de convergence des recrues, et cible principale de l’ennemi déferlant.