2007
Cairn
Gérard Simon, « Le problème inverse de Lévi-Strauss », Revue d'histoire des sciences, ID : 10670/1.tsiwhs
Claude Lévi-Strauss a pu parler dans La Pensée sauvage, à propos des sociétés dites primitives et de leurs savoirs, d’une « science du concret », en insistant sur le côté à la fois utilitaire et spéculatif de leur manière de penser. Il pose ainsi une question non résolue sur les rapports entre nos sciences et les savoirs qui leur préexistent. Par quels processus sommes-nous passés à un nouveau mode de connaissance qui pourrait s’appeler, par antinomie avec cette « science du concret », une science de l’abstrait ? J’évoquerai successivement le rôle pionnier de l’abstraction mathématique, la persistance de savoirs ésotériques, les fonctions des philosophies de la nature, et enfin les contextes d’apparition de différentes sciences. Considérations qui permettent de lever certaines méprises sur leur histoire.