30 octobre 2015
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J. Barnabé Hounkanrin, « MISE EN VALEUR AGRICOLE DE LA VALLEE DE L’OUEME DANS LA COMMUNE DE BONOU : DIAGNOSTIC ET TRAJECTOIRE », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.tt4c7x
La valorisation agricole de la vallée de l’Ouémé se révèle de nos jours au Bénin, la meilleure alternative pour sauver l’agriculture qui est sous l’influence combinée de la baisse de la fertilité des sols et des fluctuations pluviométriques. La présente recherche est une contribution à l’examen des potentialités et des contraintes à la mise en valeur agricole de la vallée de l’Ouémé dans la Commune de Bonou.Pour ce travail, les données climatologiques utilisées concernent les hauteurs de pluies, les températures minimales et maximales, l’évapotranspiration potentielle, l’humidité relative sur la période 1971-2010. Cinq (05) principales cultures ont été choisies suivant leur importance dans le bol alimentaire des populations de la localité. Les coefficients culturaux de ces cultures sont utilisés pour calculer leurs besoins en eau par phase phénologique afin de les comparer avec les quantités d’eau décadaires obtenues dans la Commune. Les données pédologiques collectées sont constituées des échantillons de sol prélevés dans les profils pédologiques ouverts à cet effet. Ces échantillons ont fait l’objet d’analyse au Laboratoire des Sciences du Sol, Eau et Environnement (LSSEE). Les résultats des analyses sont utilisés pour établir les caractéristiques physico-chimiques des sols afin de les comparer avec les exigences édaphiques des principales cultures. Ceci a permis de déterminer les aptitudes culturales des sols. Les données sur les modes d’exploitation des terres ont servi à examiner ces modes en rapport avec l’aptitude des sols et les contraintes du milieu. Les informations socio-économiques ont permis de comprendre les systèmes de cultures et les stratégies agricoles des paysans.La Commune de Bonou connait un climat subéquatorial qui offre deux saisons agricoles pluviales sur le plateau et une possibilité de culture de contre-saison dans la dépression. En effet, elle dispose de deux unités morphologiques : dépression/plaine d’inondation (37 %) et le plateau (63 %). La dépression est constituée des sols hydromorphes et le plateau, des sols ferrallitiques. Ces formations pédologiques sont globalement favorables à plusieurs cultures mais présentent des contraintes. Sur les sols hydromorphes, le taux d’argile est élevé avec pour conséquence une mauvaise perméabilité et une compacité de ces sols. On assiste sur ces sols à une mauvaise décomposition de la matière organique, une faible quantité de potassium et surtout, un pH acide, toute chose ayant des impacts négatifs sur les rendements agricoles. Les sols ferrallitiques présentent une carence en potassium (K) et en phosphore (P). Une insuffisance de pluies sur ces sols induit la baisse des rendements agricoles. L’agriculture se pratique essentiellement dans deux types d’exploitations à savoir, les exploitations familiales pour les cultures vivrières (80 %) et quelques grosses exploitations (20 %). Cette agriculture est sujette à plusieurs autres contraintes qui ont trait, entre autres, à l’instabilité pluvio-hydrologique (sécheresse ou inondation), à la baisse de fertilité des sols, à la méconnaissance par les producteurs des aptitudes spécifiques des sols, à la pénibilité des travaux sur les terres hydromorphes, au problème de disponibilité des terres agricoles, à la rareté de la main-d’oeuvre, au manque de synergie entre les différents projets et programmes initiés par l’Etat.Face aux contraintes, plusieurs stratégies sont adoptées par les producteurs. Il s’agit notamment de la jachère (75 % ), du billonnage (90 %), des cultures améliorantes (75 %), la préparation traditionnelle des insecticides (25 %), la confection des gros et larges billons dans la dépression (80 %), ouverture des canaux d’évacuation des eaux de crue dans la dépression (95 %), utilisation de motopompe pour l’irrigation des champs en saison sèche (25 %)… Cette étude propose d’autres alternatives pour renforcer ce que font déjà les paysans dans l’adaptation aux contraintes à la mise en valeur de la vallée.