Une retraite bien préparée : Le cas du paysan Raoul le Picard à la fin du xiiie siècle

Fiche du document

Date

2010

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn




Citer ce document

Ghislain Brunel, « Une retraite bien préparée : Le cas du paysan Raoul le Picard à la fin du xiiie siècle », Histoire & Sociétés Rurales, ID : 10670/1.ttbtm9


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En Es

Ne pouvant plus s’assumer, le vieux vigneron Raoul le Picard passe en 1290 un contrat de placement chez un couple de voisins ; c’est un notaire très expérimenté de l’officialité épiscopale de Soissons qui se charge d’en rédiger les clauses et qui procède au recensement de l’ensemble du patrimoine paysan. Car en échange de la cession de tous ses biens mobiliers, de ses terres et de sa maison, le retraité recevra l’habillement, le vivre et le couvert jusqu’à sa mort. Mais comme Raoul est aussi homme de corps de l’abbaye aux moniales de Notre-Dame de Soissons, le couple qui l’accueille devra payer une taxe de mainmorte à son décès. Reflet d’une pratique méconnue, apparentée au système de la gouvernance étudié dans les villes du nord de la France, ce contrat jette un jour nouveau sur la fin de vie des vieux paysans et des vieux citadins qui ne pouvaient plus compter sur l’aide d’une famille ou d’un parent pour couler quelques jours heureux après une existence de labeur.

In 1290, unable to live alone anymore, the old winegrower Raoul le Picard signed a contract of placement with a neighboring couple. A highly experienced notary public from the episcopal officiality of Soissons was hired to draw up the contract clauses and to inventory the property of the peasant. Indeed, in exchange for the property transfer of all his goods and chattels, landed property and house, the future retiree would be housed, fed and clothed to his death. However, since Raoul was also bodily engaged to the Abbey of the moniales of Notre-dames in Soissons, the host couple would have to pay over a mortmain fee upon his demise. This contract reveals a little-known practice, cousin to the better-studied governor system in the towns of Northern France. It throws a new light on the end life of old peasants and town-dwellers who could not count on the help of close family or kin to live a few relatively happy last years after a life of labor.

ResumenEl anciano vinatero Raoul le Picard, no pudiendo mantenerse sólo, hace en 1290 un contrato de colocación en casa de una pareja de vecinos suyos ; es un escribano muy experimentado de la oficialidad episcopal de Soissons que se encarga de redactar las cláusulas de dicho contrato y que procede al inventario de todos los bienes de su patrimonio. Y es que, en contrapartida de la cesión de cuantos bienes inmobiliarios posee, de sus tierras y de su casa, el jubilado recibirá los vestidos, la cama y la comida hasta el último de sus días. Además, como Raoul es siervo del monasterio de Nuestra Señora de Soissons, la pareja que le recoge tendrá que pagar el derecho de manomuerta a la monjas el día de su muerte. Reflejo de una práctica poco conocida, aparentada al sistema de « gobernación » de las ciudades del norte de Francia, este contrato arroja una luz nueva sobre el final de la vida de los viejos trabajadores del campo y de la ciudad que no podían contar con la ayuda de una familia o de un pariente para pasar algunos días felices al final de una vida de labor.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en