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Olivier Bargain et al., « La crise à la maison : Changement induit par la crise dans la distribution au sein des ménages », HAL-SHS : économie et finance, ID : 10.1007/s00148-018-0696-x
La Grande Récession a été essentiellement une "mancession" dans des pays comme l'Espagne, le Royaume-Uni ou les États-Unis, c'est-à-dire qu'elle a frappé les hommes plus durement que les femmes car ils étaient représentés de manière disproportionnée dans les secteurs fortement touchés. Nous étudions comment la récession masculine, et plus généralement les opportunités relatives des femmes sur le marché du travail, se traduisent par une redistribution au sein des ménages. Plus précisément, nous estimons les parts de ressources des conjoints dans un modèle collectif de consommation, en utilisant des données espagnoles sur la période 2006-2011. Nous exploitons l'évolution de l'environnement économique en fonction du sexe pour tester deux facteurs de distribution originaux : d'abord la variation régionale dans le temps des risques de chômage relatifs des conjoints, puis le choc différencié selon le sexe dans le secteur de la construction (avoir un mari dans le secteur de la construction après l'éclatement de la crise). Les deux approches permettent de conclure que la part des ressources revenant aux épouses espagnoles a augmenté d'environ 7 à 9 % en moyenne, suite à l'amélioration de leur position relative sur le marché du travail. Parmi les couples sans enfants, nous constatons une baisse de 5 à 11 % de l'inégalité de la consommation individuelle après la crise, qui est essentiellement due à la redistribution au sein du ménage.