2003
Cairn
Fabien Gaveau, « Essentiels et sans importance… Regards sur les gardes champêtres dans la France du xixe siècle », Sociétés & Représentations, ID : 10670/1.tuwjmu
Les gardes champêtres évoquent de petits employés sans prestige, parfois sans tenue, chargés de l’ordre municipal. Leurs représentations portent des discours sur l’État, les normes qu’il défend et son service. Écrivains, peintres, graveurs et, à la fin du siècle, producteurs de cartes postales, utilisent, et contribuent à diffuser, une gamme d’images qui éclairent la personnalité des gardes et les relations qu’ils entretiennent avec les autorités et les habitants des communes. Dans les années 1830, les gardes passent pour des incompétents, des délinquants et des alcooliques au sein d’une société fondée sur le travail et le respect de la propriété. Pour redresser leur autorité, l’État intervient tardivement. Il proclame que ces agents défendent, non pas la propriété, mais la loi, sous la direction des maires. Cette politique échoue, d’autant qu’en parallèle, l’État assure le développement d’autres forces de police. Le passage de la fonction champêtre à l’imaginaire folklorique est alors en marche.