Music worlds and modernity. Sociology and anthropology of guitar playing in France Mondes musicaux et modernité. Sociologie et anthropologie de la pratique de la guitare en France En Fr

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8 juin 2009

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Florian Caron, « Mondes musicaux et modernité. Sociologie et anthropologie de la pratique de la guitare en France », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.txcsf4


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Résumé En Fr

Guitar playing, almost non-existent in France in the prewar years, exploded during the years 1960-1970. The instrument has become almost ubiquitous in popular music, in France or in the world. The most remarkable fact is not so much the large scale of the phenomenon as the symbolic investment in this instrument, as it is often used as the emblem of the musical genres it serves (rock music, blues, flamenco, gypsy jazz, etc.). Where did the idea come from, that to every music corresponds its guitar, to every guitar its symbol, so that some believe they can read the « history of the world » through this instrument that is supposed to have existed « all the time », beyond the distinction high culture/popular culture ? Beyond the myth of the universality of the instrument, this research covers its global symbolism, whose study is lacking. A sociology of current practices of amateur and professional guitarists in France, rather than studying communities corresponding to supposedly stable genres, makes it possible to examine a cross-genre music world. This is its obligatory form : the mix of genres and the bricolage of the self, the autodidactic self-assertion, the lability of identity, the technologies of the self and the relationship to technological profusion point out to a work of symbolisation proper to this musical modernity ; neither lack nor excess, but a certain negativity of the symbol that makes its plasticity and produces, in the musical act, a relation to the world somewhere between individualization and rationalization, between socialization and subjectivation of modern experience.

La pratique de la guitare en France, largement inconnue avant-guerre, n'explose que durant les années 1960-1970. L'instrument est devenu quasiment incontournable dans les musiques populaires, en France ou dans le monde. Le fait le plus marquant n'est pas tant l'ampleur du phénomène que l'investissement symbolique dont la guitare fait l'objet, puisqu'elle est souvent prise pour l'emblème des genres musicaux qu'elle sert (rock, blues, flamenco, manouche, etc.). D'où vient l'idée qu'à chaque musique correspond sa guitare, à chaque guitare son symbole, à tel point que certains croient pouvoir lire « l'histoire du monde » à travers cet instrument qui aurait existé « de tous temps », par-delà la distinction savant/populaire ? Au-delà de cette mythologie de l'universalité de l'instrument, la recherche porte sur son symbolisme global, dont l'étude fait défaut. Une sociologie de l'actualité des pratiques de guitaristes amateurs et professionnels en France, plutôt que d'étudier des communautés correspondant à des genres supposés stables, permet d'interroger un monde musical transversal à la question des genres. Car c'est là sa forme obligatoire : le mélange des genres et le bricolage de soi, la revendication autodidacte, la labilité identitaire, les techniques de soi et la relation à la profusion technologique montrent un travail de symbolisation propre à cette modernité musicale ; ni un défaut, ni un excès, mais une négativité du symbole qui fait toute sa plasticité et permet de produire, dans l'acte musical, un rapport au monde entre individualisation et rationalisation, entre socialisation et subjectivation de l'expérience moderne.

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