4 juin 2021
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Mathias Naudin, « La fin des théories de la motivation (1 er volet) : Interrogation critique et ouverte de la prétention scientifique de ces théories », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.txdgp9
De quelle manière les théories de la motivation s'inscrivent-elles dans un mouvement de recherche qui se veut scientifique ? Pour qu'une théorie soit pertinente et intéressante, elle doit permettre de mieux rendre compte du monde, de le rendre plus intelligible et compréhensible, et idéalement elle doit nous permettre de mieux interagir avec lui. Le concept central de la théorie doit répondre aux mêmes attentes. Sur quels éléments ces théories se fondent-elles ? Quelles observations ? Quels fondements et postures ontologique, dialectique, épistémologique et phénoménologique ? Quelle doxographie ? Quelles démonstrations ? Les méthodes de recherche ont-elles été adaptées à l'objet ou au sujet de recherche ? Des résultats tangibles permettent-ils de tenir pour vraies les hypothèses fondatrices et de justifier l'intérêt pratique de ces théories ? Notre propos va consister à questionner-en-retour (au sens de Husserl, 1962) les théories de la motivation, c'est-à-dire, d'une certaine manière, à aller voir ce qu’il pourrait y avoir derrière le miroir des faux semblants et beaux discours, et de mieux cerner la genèse historique et les approches méthodiques qui fondent ces théories.A travers ce premier volet d’interrogations, nous mettons au jour la fragilité et des failles « scientifiques » des théories de la motivation.D’un point de vue scientifique, les théories de la motivation s’avèrent en effet reposer sur une vision empirico-formelle sans empirie et une ignorance de l’inconscient et des approches herméneutiques qui cherchent à éclairer le sens des comportements humains; ce qui peut poser question lorsque l’on s’intéresse à la motivation. Elles apparaissent uniquement projectives, portant sur la transformation instrumentale d’une vie ignorée et d’individus réifiés. Ce faisant, elles participent pleinement à un mouvement social de soumission librement consentie des masses laborieuses au service d’une croissance économique aux bénéfices relativement inégalement répartis.