Langue et culture ou les ambiguïtés identitaires des notables des cités grecques sous l’Empire de Rome

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2008

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Athanasios D. Rizakis, « Langue et culture ou les ambiguïtés identitaires des notables des cités grecques sous l’Empire de Rome », MOM Éditions, ID : 10670/1.tyuwy0


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Résumé En Fr

While the idea of the intercultural is foreign to many nations, such as France, it lies at the root of the very concept of Rome, which, at the level of language and culture, had a multicultural orientation, especially in the Greek-speaking part of the Empire. The eastern aristocratic families, the pepaideumenoi of the Greek cities, were fully aware of Roman power, but did not normally regard this domination as a threat to their language. This language continued to be the vehicle for the expression of existing knowledge and contemporary culture, which, even before the arrival of the Romans, had become universal. This conviction of intellectual superiority, which was also shared by many Romans, produced in Greeks the impression that their language and culture were, as it were, impervious to outside influences. This was an illusion. Linguistic and cultural pressures and influences were inevitable for peoples who had lived side by side for centuries. Such pressures and influences were stronger at the lever of the upper classes than at that of the common people. The ambition on the part of the noble families of Greek cities to integrate themselves into the Roman political system was not limited to changing names, in accord with fashion or with the acquisition of the Roman civitas. Such an ambition was also achieved by the learning of Latin, probably for practical reasons. A command of allowed them to represent their cities on many embassies before the Senate or the Emperor. It enabled them to create bonds of every kind with influential Roman families and, lastly, it allowed them to launch themselves on a professional or administrative career at provincial or imperial level.

Alors que l’idée d’interculturel est étrangère pour beaucoup de nations modernes comme la France, cette même idée est à la base de la conception même de Rome qui suit, au niveau de la langue et de la culture, une orientation « différentialiste », particulièrement dans la partie hellénophone de l’Empire. Les familles aristocratiques orientales, les pepaideumenoi des cités helléniques, se rendaient pleinement compte du pouvoir romain mais ne voyaient pas dans cette domination – sauf exception – une menace pour leur langue. Celle-ci continuait à exprimer non seulement le savoir existant mais aussi la culture contemporaine qui était devenue, avant même l’arrivée des Romains, une culture universelle. Cette conviction de supériorité intellectuelle, partagée aussi par de nombreux Romains, leur donnait l’impression de « l’imperméabilité » de leur langue et de leur culture. C’était une illusion ; les pressions et les influences linguistiques et culturelles étant inévitables pour des peuples vivant côte à côte pendant des siècles, elles sont plus fortes au niveau des classes supérieures qu’à celui du petit peuple. L’ambition des familles nobles des cités grecques pour une intégration dans le système politique de Rome ne s’est pas limitée au changement de leur nom, suivant un phénomène de mode ou à la suite de l’octroi de la civitas, mais est passée par l’apprentissage, probablement pour des raisons pratiques, du latin. La connaissance de cette langue leur permettait de représenter leurs cités lors de nombreuses ambassades auprès du Sénat ou de l’Empereur, de tisser des liens de toutes sortes avec des familles influentes romaines, de se lancer enfin dans une carrière professionnelle ou administrative au niveau de la province voire de l’Empire.

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