La faucille ou le goupillon? Observations sur les rapports entre communauté d'habitants et paroisse en Europe du Nord-Ouest (notamment en France aux XIIe-XIIIe siècles)

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2018

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Joseph Morsel, « La faucille ou le goupillon? Observations sur les rapports entre communauté d'habitants et paroisse en Europe du Nord-Ouest (notamment en France aux XIIe-XIIIe siècles) », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.tzaurr


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Résumé Fr

Étant donnée la définition qui a été donnée de la « communauté » dans l’Introduction, qui excluait en théorie la paroisse, la question se pose de l’articulation entre communauté d’habitants et paroisse pour trois ordres de raison. D’un point de vue théologique en effet, le proximus (« prochain ») était tout autant le voisin que le coreligionnaire, et l’amour chrétien devait sous-tendre tout autant la société que l’Église puisque les deux étaient censée être coextensives ou plutôt identiques. D’un point de vue historiographique, tant les études consacrées aux communautés rurales que les modèles de l’encellulement ou du communalisme articulent les deux, sans que soit nullement clarifiée la nature de cette articulation (notamment si l’on prend en compte la question de la spatialité spécifique de ces deux formes que sont la paroisse et la communauté d’habitants). Enfin, l’on repère un usage conceptuel fréquent du syntagme de « communauté paroissiale », sans que soit explicitée la raison de cet usage. À partir d’un corpus documentaire typologiquement homogène (des chartes) mais hétérogène du point de vue des conditions de sa production (XIIe-XVe s., Champagne, Gâtinais-Berry, Normandie), et avec une extension bibliographique vers des espaces plus périphériques (montagnes, Angleterre, Allemagne, Europe centrale), il s’agit de saisir dans ce chapitre ce que pourrait signifier la référence à la paroisse dans des actes communautaires (i.e. écrits dans la perspective de communautés d’habitants, principalement villageoises). À partir d’une enquête lexicale large, on montre d’abord que la qualification de la paroisse comme communitas est marginale (tant en terme de fréquence que de localisation à l’échelle du système européen), et que le sens de cette qualification reste à cerner (cf. chapitre 10). L’étude plus précise d’un dossier (dont certaines pièces sont édités en annexe) consacré à une communauté rurale champenoise, à Sermiers, du XIIIe s. au XVe s., permet de cerner la question de l’articulation lexicale entre paroisse et communauté d’habitants, et son évolution sur deux siècles, dans le sens d’une identification accrue de la communauté à la paroisse. Si l’on remonte d’un cran dans le temps, la question de l’articulation entre villa et parrochia peut être examinée à l’aide d’un autre dossier, celui de la charte de franchise de Lorris (XIIe s.) et de ses dérivés, notamment berrichons, qui soulève ici la question de la communauté d’habitants en région d’habitat dispersé. Tout ceci permet d’envisager l’hypothèse d’un changement de logique d’appartenance sociale, invisible sous la continuité du terme parrochia, passant de l’affectation à l’appropriation. Se pose alors la question de l’appropriation/internalisation des règles, que l’on tente d’étudier à l’aide des enquêtes examinées dans les chapitres 9 (dû à E. Grélois) et 10 (dû à J. Morsel, cf. HAL-SHS).

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