Comment légitimer l’accession au statut d’expert pour limiter les controverses : étude de cas en biodiversité

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2013

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VertigO : La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 13 no. 2 (2013)

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Daniel Marc et al., « Comment légitimer l’accession au statut d’expert pour limiter les controverses : étude de cas en biodiversité », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.tzu47x


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L’environnement en général et plus encore la gestion de la biodiversité sont des domaines où le besoin et la revendication d’expertise est à la fois très forte et très répartie. Cela s’explique en partie par une intrication des problématiques qu’il rencontre avec celles de plusieurs disciplines scientifiques. La tentation de rechercher en la science une objectivité garante du bien-fondé des décisions publiques y est donc prégnante. Ensuite il s’agit d’un domaine qui intéresse fortement la société civile et pour lequel il est relativement aisé de se forger des opinions. Le terreau est donc bien présent pour que les controverses soient nombreuses sur ces questions. Depuis la définition de l’expert, scientifique, usager, sachant ou foule profane jusqu’à légitimation des experts eux-mêmes, les points d’achoppement sont variés. Nous montrons dans cette étude de cas, les stratégies de long terme développées par deux acteurs de l’environnement en France, l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage et les Conservatoires d’Espaces Naturels, pour obtenir une plus grande légitimité. Le premier disposant d’une légitimité légale rationnelle a voulu la compléter par le développement de leur expertise scientifique. Les seconds forts d’un ancrage territorial et d’une pratique rigoureuse ont cherché la légitimation de leurs actions par la loi. Les deux semblent aujourd’hui avoir réussi dans leurs démarches. Leur investissement semble avoir été productif du point de vue de leur légitimité intrinsèque, mais bien plus nuancée quant à la portée réelle de cette légitimité. Les controverses restent nombreuses quelle que soit la légitimité de l’expert et en ce sens l’efficience des investissements consentis est à relativiser. Par contre, il en ressort une professionnalisation du statut d’expert, plus claire et mieux argumentée, laissant penser que ce foisonnement d’acteurs, source de concurrence est une chance pour l’intérêt général.

Environment in general, and even more so Wildlife management, are fields in which the need and the claim for expertise are both very strong and distributed. This is partly due to the intricate issues resulting from various scientific disciplines. The temptation to seek in science for an objective guaranty for the rightfulness of a public policy thus significant. This is also a field of high interest of the population and on which it is fairly easy to have an opinion. There are therefore ideal conditions for much controversy on the subject. The stumbling blocks are varied: from the definition of the expert, of the scientist, of the user, of the knowledgeable or the public to the legitimacy of the experts themselves. We show in this case study, the long-term strategies developed by two environmental actors in France, the « Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage » and the « Conservatoires d’Espaces Naturels », to gain a greater legitimacy. The first disposes of a rational legal legitimacy and has wished to complete by developing a scientific expertise. The second, strong of their local acceptation and their rigorous practice, have seeked to legitimate their action through law. The two now seem to have succeeded. Their investment seems to have been productive from the point of view of their intrinsic legitimacy. This investment may be more subtle in view to the real repercussions of this legitimacy. Much controversy remains regardless of the expert’s legitimacy. The efficiency of the investments must thus be kept in perspective. However, it results in a professionalization of expert status, clearer and better supported, enabling to think that this proliferation of actors, source of competition is a chance of the general interest.

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