What TV series "do" to phonology and vice-versa – or should TV series be used as phonological corpora?

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28 décembre 2023

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Cécile Viollain, « What TV series "do" to phonology and vice-versa – or should TV series be used as phonological corpora? », HAL-SHS : linguistique, ID : 10.4000/tvseries.7368


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Over the last few years, we have witnessed the application of “corpus linguistic techniques” (Bednarek 2015) to the study of telecinematic language, which has resulted in the development of TV series corpora (Bednarek 2020, Davies 2021) for the systematic analysis of on-screen dialogue, defined as “the dialogue that the audience encounters when watching a TV episode. In terms of mode, such dialogue can be characterised as ‘THE SPEAKING OF WHAT IS WRITTEN TO BE SPOKEN AS IF NOT WRITTEN’” (Gregory 1967: 191, original capitalization, in Bednarek 2018: 9). However, when surveying the literature, it appears that TV series corpora are still most often approached on the written side (through scripts and subtitles), with research questions relating to morphosyntax, pragmatics or translation for example; and when they are approached on the spoken or multimodal side, seldom do researchers resort to phonetic-acoustic analyses of the accents spoken or the voices used (Gibson 2011, Habasque 2019, Boberg 2021), even when voices and accents are discussed from a sociolinguistic perspective (Gasquet-Cyrus & Planchenault 2019, LeFèvre-Berthelot 2020). So why are TV series not more commonly used as phonological corpora, when we consider that they correspond to Gut and Voorman’s definition (2014: 16)?This is what we offer to discuss here: first, in terms of what phonology does for fiction and to TV series, as far as geographical and historical anchoring (Viollain & Chatellier 2020), characterization (Lippi-Green 2012), and the representation and interpretation (encoding and decoding) of identities, communities and norms are concerned; then, in terms of what TV series do to phonology “in real life”, particularly phonological change (Stuart-Smith 2006) but also phonology as taught in the classroom, and how they challenge the field itself. We claim that TV series question its methods, the nature of its corpora (Viollain & Chatellier 2018), its purpose, and its relationship with other disciplines, namely fictolinguistics (Ferguson 1998), phonostylistics (Jobert 2018), corpus stylistics (McIntyre 2015) as well as perceptual dialectology, sociolinguistics, cognitive and psycholinguistics. We will detail some of the research avenues that TV series corpora open for phonologists and sociophoneticians and advocate their inclusion in research protocols aiming at building a large comparative database of speakers’ evaluations of their own or other accents, as another tool in the “large palette of techniques for exploring the phonological structures of given languages” (Durand 2017).

Ces dernières années ont vu s’appliquer progressivement les techniques propres à la linguistique de corpus (Bednarek 2015) à l’étude du langage télé-cinématique, ce qui a conduit au développement de corpus de séries télévisées (Bednarek 2020, Davies 2021) pour l’analyse systématique de la langue telle qu’elle est utilisée à l’écran, ce que Bednarek (2018 : 9) définit comme « the dialogue that the audience encounters when watching a TV episode. In terms of mode, such dialogue can be characterised as ‘THE SPEAKING OF WHAT IS WRITTEN TO BE SPOKEN AS IF NOT WRITTEN’ (Gregory 1967: 191, original capitalisation) ». Toutefois, le panorama de la littérature sur le sujet indique que c’est le versant écrit des corpus de séries TV qui est encore le plus souvent exploité (sur la base des scripts et des sous-titres), avec des thématiques de recherche liées à la morphosyntaxe, la pragmatique ou la traduction par exemple. Lorsque le versant oral ou multimodal de ces corpus est étudié, peu de recherches reposent sur des analyses phonético-acoustiques des accents parlés ou des voix utilisées (Gibson 2011, Habasque 2019, Boberg 2021), y compris lorsque ces mêmes accents et ces mêmes voix sont discutés d’un point de vue sociolinguistique (Gasquet-Cyrus & Planchenault 2019, Le Fèvre-Berthelot 2020). Alors pourquoi les séries TV ne sont-elles pas plus communément utilisées comme corpus phonologiques alors qu’elles semblent correspondre à la définition de Gut et Voorman (2014 : 16) ? C’est ce que nous proposons d’explorer ici, en détaillant d’abord ce que la phonologie contribue à la fiction et aux séries TV, en termes d’ancrage géographique et historique (Viollain & Chatellier 2020), de caractérisation (Lippi-Green 2012), mais aussi en termes de représentation et d’interprétation (d’encodage et de décodage) d’identités, de communautés et de normes. Nous verrons ensuite ce que les séries TV contribuent à la phonologie « dans la vraie vie », en particulier au changement linguistique (Stuart-Smith 2006) mais également à la phonologie telle qu’elle est enseignée dans la salle de classe, et finalement dans quelle mesure elles représentent un défi pour la discipline elle-même. En effet, il nous semble que les séries TV interrogent les méthodes, la nature des corpus (Viollain & Chatellier 2018), les objectifs et la relation de la phonologie à d’autres disciplines, comme la fictolinguistique (Ferguson 1998), la phonostylistique (Jobert 2018), la stylistique de corpus (McIntyre 2015), mais aussi la dialectologie perceptuelle, la sociolinguistique, la psycholinguistique et la linguistique cognitive. Nous examinerons certaines des perspectives de recherche que les séries TV offrent aux phonologues et aux sociophonéticiens, et défendrons leur inclusion dans les protocoles de recherche destinés à construire une large base de données des évaluations par les locuteurs/téléspectateurs d’une variété d’accents, y compris le leur, comme un outil supplémentaire dans la « large palette des techniques d’exploration de la structure phonologique de langues données » (Durand 2017, notre traduction).

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