2016
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Isabelle Klock-Fontanille, « LES SCRIBES HITTITES AU SERVICE DE LA RESTAURATION DU HATTI », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences et des techniques, ID : 10670/1.u16r1a
Le hatti est la langue qui a précédé le hittite en Anatolie centrale. Les utilisateurs de cette langue étaient les Hattis, porteurs de la culture de l’Anatolie centrale au IIIe millénaire avant J.-C. A la fin du IIIe millénaire (peut-être avant), des éléments proto-indo-européens s’infiltraient dans la péninsule, s’intégraient dans la société hattie et assimilaient leur langue, qui a fini par disparaître. Plus tard, grâce à une volonté politique, cette langue a été restaurée. Les scribes hittites ont alors transcrit/noté en cunéiforme les textes hattis. Donc, le hatti ne nous est connu que par la tradition scribale hittite tardive. Les textes que nous possédons contiennent des fautes, des variantes, des approximations, et mettent en lumière la méconnaissance que les scribes hittites avaient de cette langue, et sans doute aussi des problèmes d’adaptation. Par ailleurs, le hatti a laissé des traces dans la langue hittite, puisque celle-ci a emprunté du lexique, mais aussi des constructions, des traits morphologiques. L’étude de ce travail des scribes nous permet aussi de mieux comprendre certaines particularités du hittite, qu’il faut reconsidérer à l’aune du substrat hatti.