2010
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Gayaneh Armaganian-Le Vu, « Nourritures terrestres et nourritures spirituelles : physiologie du goût chez les poètes de l’Âge d’argent », Modernités russes, ID : 10670/1.u19joy
On pourrait penser que les poètes symbolistes avaient oublié dans leurs envolées mystiques de penser à leur corps et surtout à ce qu’ils mangent et à ce qui se mange. Il existe pourtant entre la poésie et la nourriture un réseau d’affinités que l’on ne saurait ignorer et que cette communication se propose d’explorer. La parole, celle de la poésie, est toujours une activité orale quasiment alimentaire et peut être source à la fois de plaisir et d’élévation mystique. Avec les acméistes c’est le retour sur la terre et des sphères abstraites au quotidien : évocation des douceurs de la vie quotidienne, présence de l’élément olfactif, scènes familiales de cuisine avec des miches de pain qui prennent valeur de symbole, mais surtout importance du corps. L’art poétique des poètes de l’Àge d’Argent a une composante scientifique commune. Cette composante «psychophysiologique» est particulièrement sensible dans la poésie de Mandel’štam.