11 juin 2013
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Anne Kerlan, « Aller au cinéma pour apprendre à être « moderne » ? », Conserveries mémorielles, ID : 10670/1.u2zi4n
Si le cinéma des premiers temps, en Chine, a investi des lieux traditionnels de la culture chinoise (maisons de thé, jardins, salles de théâtre et d’opéra), l’idée s’est rapidement imposée que le spectacle cinématographique devait se dérouler en un lieu susceptible de refléter son entière nouveauté, tant dans l’architecture et l’aménagement intérieur de la salle, que dans les règles de conduite édictées pour le personnel comme pour les spectateurs. Ceci était particulièrement vrai des salles de cinéma projetant des films occidentaux, comme si aller voir un film américain, allemand ou français, était perçu comme un forme d’apprentissage global à la modernité occidentale que ces films exposaient. Cet article se propose d’étudier la façon dont le public de Pékin a adopté les nouveaux rites du spectacle cinématographique en étudiant l’histoire d’une salle très particulière, le théâtre Lumière véritable (Zhenguang xiyuan), lieu de mise en pratique de règles de conduite inspirées de celles supposées en vigueur dans les salles occidentales. Mais on verra aussi que si le spectacle cinématographique permettait une certaine expérience de la modernité occidentale, il n’en fut pas moins adapté localement par les spectateurs pékinois en fonction d’exigences propres aux milieux sociaux concernés.