mars 1992
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Jacques Fontanel, « Defence spending, economic burden and disarmament », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.u59edp
Les économistes considèrent que les dépenses militaires sont improductives, selon le fameux dilemme entre le beurre et le canon. Cependant, cette analyse n’est pas confirmée dans les faits, au moins à court terme, du fait de la difficulté de conversion des industries d’armement, de la réduction des efforts de recherché-développement, des questions d’emploi, mais surtout des difficultés d’assurer une sécurité nationale suffisamment forte pour éviter la prédation des autres pays. La puissance des Etats exerce une influence considérable sur les relations économiques internationales. Les rapports de puissance s’exercent et la sécurité entre les Etats ne peut pas toujours être maintenue sans forces armées .L’analyse de l’effort de défense donne souvent des résultats économétriques contradictoires, concernant notamment les investissements, la consommation ou l’inflation. Un processus de désarmement négocié peut cependant conduire à moyen terme à des résultats économiques plus satisfaisants, à condition qu’ils soient répartis égalitairement, une conception qui n’est pas partagée par les acteurs économiques des firmes et des banques multinationales, voire des Etats. Le désarmement pour le développement est une idée intéressante, mais les producteurs d’armement des pays développés subiront des pertes importantes que les Etats devront sans doute rembourser tout ou partiellement, alors même qu’une aide devra être apportée directement aux pays en développement, aggravant ainsi la crise. Il convient alors d’imaginer la réduction des dépenses militaires d’abord comme un investissement destiné à améliorer la vie de toutes les parties.