12 juillet 2023
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Dylan Moinse et al., « Optimisation des déplacements pendulaires à l'aide de détours et de pauses. Investigation des usagers combinant les micro-mobilités et les transports en commun, en France », HAL-SHS : géographie, ID : 10.1016/j.jtrangeo.2024.103821
L'usage de la micro-mobilité en intermodalité avec le réseau de transports en commun étend considérablement les quartiers de gare. Cependant, l'examen des aires d'influences des stations de transports en commun révèle qu'un sous-ensemble de voyageurs intermodaux dépasse la distance mesurée. Ce constat nous amène à nous interroger sur les raisons expliquant en partie la portée plus importante de ces utilisateurs. Cet article scientifique vise à obtenir une compréhension géographique des distances parcourues et des choix d'itinéraires effectués par les usagers de la micro-mobilité afin de fournir des recommandations urbanistiques pertinentes. Cette recherche s'appuie sur une littérature scientifique émergente qui met l'accent sur l'adoption de détours et de pauses par les voyageurs intermodaux pour optimiser leurs trajets, renversant ainsi la perception négative associée aux distances plus longues et aux temps d'attente. Au regard de la complexité des déplacements intermodaux, cette étude aborde les relations existantes entre les détours, les pauses et les stratégies d'optimisation spatiale et temporelle. Les détours ont été ainsi classés en fonction de leur typologie et de leurs formes géométriques, dénommés « Escaping Transit Voronoi Station » (E-TVS), tandis que les pauses, indiquées par les temps d'attente, sont analysées sous la forme d'activités réalisées au sein de la chaîne de déplacements. L'enquête mise en œuvre associe à la fois des approches objectives, en administrant un questionnaire destiné à géocoder les trajets déclarés, et une méthode privilégiant la perception des individus, à travers des entretiens menés afin de capturer leurs expériences de mobilité. Les principales conclusions de l'analyse géostatistique mettent en évidence une propension de voyageurs prêts à parcourir jusqu'à deux kilomètres supplémentaires, l'équivalent de dix minutes, en rabattement ou en diffusion pour éviter les correspondances. La mesure de ces détours revient à étendre la zone d'impact des stations à six kilomètres, soit un périmètre d'accessibilité accru de 125 % par rapport à un déplacement intermodal ne comportant pas de détours. La réalisation de détours en micro-mobilité, généralement six à huit fois plus longs, permet de réaliser des économies de temps considérables, en moyenne de 19 %, ainsi que des économies de distance kilométrique parcourue de 3 %, principalement réalisées pour éviter les correspondances avec les transports en commun. De plus, les pauses pendant les trajets intermodaux offrent une occasion d'effectuer des activités quotidiennes d'achat dans les quartiers de la station, optimisant ainsi l'ensemble de la chaîne de déplacements. Il est remarquable de constater que 95 % des trajets intermodaux analysés présentent une optimisation temporelle et/ou spatiale. Ces résultats soulignent le potentiel de conception d'un système de transport en commun combinant efficacité, répartition adéquate des arrêts et accessibilité locale, conciliant ainsi le dilemme entre performance et respect des horaires, tout en favorisant le développement orienté vers les transports en commun.