Vers un modèle cyborg du handicap ? : Analyse des représentations du handicap dans un Centre de réadaptation et de rééducation fonctionnelles spécialisées des Hauts-de-France (Centre l’Espoir) En Fr

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8 avril 2020

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David Doat, « : Analyse des représentations du handicap dans un Centre de réadaptation et de rééducation fonctionnelles spécialisées des Hauts-de-France (Centre l’Espoir) », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.uc729e


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Résumé Fr

Les systèmes de pensée qui structurent nos sociétés consacrent l'idée que la validité constitue une condition normative, à la fois comme situation statistiquement la plus répandue (perception sociale), critère physiologique (norme de santé), moral (ordre du devoir-être), ou modèle esthétique de référence pour l'évaluation de la qualité des corps. Le champ médical et la conception dominante du handicap comme déficit organique qui s'y est imposée ont été à la fois contributeurs et tributaires de la constitution d'un registre de normativité que nombre de chercheurs dans le champ des disability studies qualifient de "validiste" (Campbell 2001). C'est à l'aune de ce validocentrisme que la valeur des corps et leur état de santé sont mesurés, et qu'est évalué leur niveau d'adéquation ou de distance avec une norme aujourd'hui largement naturalisée, c'est-à-dire considérée comme objective et ne relevant en rien d'un processus d'évaluation sociale (Dewey, 1939). L'effet d'une conception individualiste, naturaliste et "validiste" du handicap dans le monde de la médecine, touche ainsi l'ensemble de ses spécialisations, notamment le champ de la médecine physique de rééducation et de réadaptation fonctionnelle.Par contraste, force est en même temps de constater que depuis sa genèse, l'impact au cours du 20e siècle du modèle social du handicap sur les représentations du handicap des soignants dans le champ sanitaire est resté relativement limité, en raison notamment (mais pas seulement) de la prégnance du modèle médical et de sa transmission culturelle dans les filières de formation médicale (Ville 2001). Mais si l'impact du modèle social du handicap sur ses représentations dominantes au sein des professions médicales n'a pas encore atteint le stade de l'effet espéré par ses promoteurs, malgré des progrès indéniables aux plans théorique (CIH), juridique (ONU) et politique (lois), nous présentons l'hypothèse qu'un nouveau modèle du handicap est en train d'émerger actuellement au plan sociétal et dans le monde de la santé.D'un point de vue empirique (mais aussi épistémologique et méthodologique), notre étude s'appuie sur une enquête de terrain que nous menons actuellement au sein du Centre l'Espoir, un centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelles situé en Région Hauts-de-France. En recourant à l'observation participante, à l'entretien semi-directif et à l'enquête Pragatiste (Dewey, 1938), la recherche en cours porte sur les imaginaires technologiques (Simondon, 1966) des personnes impliquées dans les activités du centre, de la direction aux patients. Les premiers résultats de l'enquête au sein du Centre l'Espoir ont permis de mettre en évidence l'existence de tensions et de combinaisons entre deux imaginaires dominants du handicap, et un troisième émergent : 1) médical, 2) social, et 3) utopique (le handicap comme condition de transition vers une condition "augmentée"). Ce troisième imaginaire nous est apparu subvertir les normes de la validité et réinterroger les critères humanistes classiques à l'aune desquels les corps sont évalués, en puisant aux sources de la cybernétique et d'une esthétique du corps transformée au 20e siècle sous l'effet d'un ensemble de facteurs historiques et socioculturels que nous exposerons, en débat avec les premiers résultats de notre recherche.

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