octobre 2013
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Emmanuelle Leray et al., « Des différences d’état de santé mentale entre actifs, scolarisés et demandeurs d’emploi chez les 18–24ans, France », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10.1016/j.respe.2013.07.214
Objectif.– Comparer la santé mentale de jeunes adultes français selon leur statut vis-à-vis de l’activité.Méthodes.– Les données proviennent d’une enquête épidémiologique transversale réalisée en 2005 en Haute-Normandie, Île-de-France, Lorraine et Rhône-Alpes, par téléphone chez 20 077 personnes sélectionnées aléatoirement. La présente étude porte sur 2370 individus âgés de 18 à 24 ans et dont le statut vis-à-vis de l’activité (en activité, scolarisé ou demandeur d’emploi) était disponible. Les scolarisé(e)s comprenaient les sujets qui n’étaient ni en activité ni demandeurs d’emploi, c’est-à-dire les étudiants, les lycéens et les apprentis. Les instruments utilisés étaient : le CIDI-SF (troubles de l’anxiété, dépressifs et liés à l’utilisation de substances), l’échelle de Sheehan (évaluation du retentissement fonctionnel des troubles dans la vie quotidienne), le CAGE (troubles de l’usage des substances) et l’échelle de qualité de vie SF-36. Les données ont été pondérées sur sexe/âge/profession du chef de famille/catégorie de commune/département.Résultats.– Les 1130 hommes et 1240 femmes étaient respectivement 41,1 % et 32,7 % en activité, 47,6 % et 55,2 % scolarisés et 11,3 % et 12,1 % demandeurs d’emploi. La majorité des diagnostics psychiatriques étaient plus fréquents chez les demandeurs/demandeuses d’emploi (confirmé après ajustement), significativement chez les hommes pour la dépression (13,6 % versus 5,6 % et 9,8 % chez scolarisés et actifs respectivement, p < 0,009), la phobie spécifique (9,6 % versus 3,1 % et 6,6 %, p < 0,005), la névrose post-traumatique (6,8 % versus 2,4 % et 1,8 %, p < 0,018), la dépendance aux drogues (13,6 % versus 4,9 % et 5,3 %, p < 0,002) et chez les femmes pour la dépendance à l’alcool (4,2 % versus 1,2 % et 1,5 %, p < 0,025). Le retentissement était également plus important chez les demandeurs/demandeuses d’emploi qui étaient respectivement 4,7 % et 7,8 % à avoir au moins un diagnostic avec gêne sévère.Conclusion.– À notre connaissance, il s’agit de la première étude française qui explore ce lien entre santé mentale et statut socioéconomique chez les jeunes adultes.