L’ulcère solitaire du rectum : pour rompre l’isolement…

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2019

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Lucas Spindler et al., « L’ulcère solitaire du rectum : pour rompre l’isolement… », Hépato-Gastro & Oncologie Digestive, ID : 10670/1.ucd47f


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Le syndrome de l’ulcère solitaire du rectum (SUSR) est une maladie bénigne, chronique et rare du rectum. On estime l’incidence à 1/100 000 par an mais il est probablement sous-diagnostiqué. Il touche le plus souvent l’adulte jeune, autour des 3e et 4e décennies. Toutefois, des cas ont été rapportés chez le sujet âgé et chez l’enfant. Sa physiopathologie est imparfaitement comprise mais fait principalement intervenir un prolapsus rectal et une contraction paradoxale du muscle pubo-rectal lors de la défécation. Le diagnostic repose sur l’association de critères cliniques, endoscopiques et histologiques. Les rectorragies sont le symptôme le plus fréquent, volontiers associées à une constipation et/ou à une dyschésie, des douleurs et l’émission de glaires par l’anus. Le classique ulcère de la face antérieure du rectum est inconstant et finalement peu fréquent. Le SUSR se présente volontiers sous la forme d’une rectite congestive ou pseudo-polypoïde ou encore d’ulcérations multiples voire circonférentielles. Les principaux diagnostics différentiels sont le cancer du rectum, les MICI et les rectites infectieuses. Le diagnostic est confirmé par l’examen histologique. Les examens complémentaires, manométrie ano-rectale et explorations pelviennes dynamiques, précisent le mécanisme et peuvent orienter la prise en charge. L’évolution du SUSR est aléatoire et imprévisible. Son retentissement social peut être majeur particulièrement chez des patients jeunes. Le traitement est souvent difficile. En cas de prolapsus rectal complet, une chirurgie de correction du prolapsus peut être proposée d’emblée. Dans le cas contraire, le traitement associe en première intention la régularisation du transit, les mesures d’hygiène défécatoire et la rééducation ano-périnéale par biofeedback mais leur efficacité est inconstante. La coagulation au plasma argon des ulcères hémorragiques est une technique prometteuse de « dernier recours ». Dans tous les cas, la prise en charge doit être pluridisciplinaire. Le risque de récidive est important.

Solitary rectal ulcer syndrome (SRUS) is a benign, chronic and rare rectal disease. The incidence is estimated at 1/100,000 per year but SRUS is probably underdiagnosed. It most often affects the young adult, around the 3rd and 4th decades. However, cases have been reported in the elderly and in children. Its pathophysiology is not fully understood but mainly involves rectal prolapse and abnormal contraction of the puborectalis muscle during defecation. The diagnosis is based on the combination of clinical, endoscopic and histological criteria. Bleeding is the most common symptom, often associated with constipation and/or dyschesia, pain and mucus emission from the anus. The classic ulcer located on the anterior wall of the rectum is inconstant. SRUS may appear as a congestive or pseudopolypoidal proctitis or multiple or even circumferential ulcerations. The main differential diagnoses are cancer, IBD and infectious proctitis. Histological findings assess the diagnostic. Complementary examinations, anorectal manometry and dynamic pelvic explorations, specify the mechanism and can guide the treatment. The evolution of the SUSR is unpredictable. Its social repercussions can be significant, especially for young adults. The management of the SRUS is difficult. In cases of complete rectal prolapse, surgery for the correction of prolapse can be proposed. Otherwise, the treatment combines first-line transit regularization, defecatory hygiene measures and biofeedback, but their effectiveness is inconsistent. Argon plasma coagulation of haemorrhagic ulcers is a promising “last resort” technique. In all cases the management must be multidisciplinary. The rate of recurrence is high.

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