17 avril 2020
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Coralie Schneider, « Identification de facteurs d'intégration quantitatifs et qualitatifs des néologismes à la langue spécialisée médicale : une analyse sur corpus diachronique entre 2007 et 2015 », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.uedxko
Dans une langue vivante, le lexique se renouvelle au gré des nouvelles découvertes scientifiques et des innovations techniques. La création néologique assure ainsi une continuité linguistique nécessaire pour assimiler et intégrer tous les progrès d’une société. Nous avons étudié des phénomènes de création néologique propres au domaine de la médecine, afin notamment de caractériser les spécificités de l’intégration néologique à la langue médicale en anglais et en français. Nous nous sommes notamment penchés sur les mécanismes de création néologique spécialisée et les facteurs responsables de leur intégration ou de leur disparition dans la langue médicale. L’objectif de cette recherche consiste à identifier et à analyser le poids respectif d’un certain nombre de facteurs d’intégration des néologismes à la langue spécialisée médicale, parmi lesquels :- la fréquence d’utilisation de chaque néologisme au sein de la communauté linguistique,- le taux de distribution, en termes de nombre de revues scientifiques dans lesquelles le néologisme apparaît.- la présence de variantes terminologiques. Il s’agit d’un terme créé pour faire référence à un concept déjà associé à un autre terme. Nous supposons que l’une d’entre elles pourrait s’implanter au détriment des autres, - l’existence d’équivalents dans une autre langue. L’équivalent d’un terme (dans une langue A) est le terme associé dans une langue B du même concept auquel le terme fait référence. La création d’équivalents dans la langue B peut être la conséquence d’une démarche de planification linguistique. La création d’équivalents terminologiques peut aussi être le fruit spontané de travaux menés sur un même sujet d’étude par des équipes de recherche publiant dans des langues différentes et ne collaborant pas nécessairement ensemble. De manière générale, la présence d’un équivalent « témoigne » de l’importance de conserver à la fois le concept et le terme qui lui est associé dans la langue d’origine, Nous avons catégorisé les critères « présence ou absence de variantes et/ou d’équivalents terminologiques » en tant que facteurs qualitatifs de survie néologique. Néanmoins, il est nécessaire d’étudier, à la fois pour les variantes et pour les équivalents, leur évolution diachronique en termes de nombre d’occurrences et de taux de distribution afin de mesurer leur importance relative par rapport au néologisme en question. Enfin, nous avons également tenu compte dans les facteurs de survie qualitatifs :- du contexte et du cotexte d’apparition du néologisme, de ses variantes ou de ses équivalents terminologiques,- du contexte d’apparition du néologisme et de sa localisation spécifique dans la structure des publications. Avant tout, nous avons dû différencier le contexte d’apparition du néologisme, c’est-à-dire le type de publications et notamment le degré de spécialisation, ou inversement le degré de vulgarisation de ces publications (autrement dit, le type de public ciblé par les publications étudiées contribue à la caractérisation et donc à l’analyse du contexte d’apparition pour chaque néologisme étudié) d’une part et le cotexte d’apparition, c’est-à-dire les collocations directement à droite et à gauche de chaque occurrence du néologisme. Enfin par localisation du néologisme, nous entendons qu’un néologisme qui apparaît dans un titre, dans l’introduction, dans la liste des mots clé ou dans la conclusion, devrait en théorie bénéficier d’une meilleure visibilité auprès du lecteur, que s’il apparaît uniquement dans le corps de l’article. - du rayonnement des articles de référence pour un concept donné, au sein de la communauté scientifique. Nous avons évalué le degré de rayonnement des articles de référence, en prenant compte du nombre de fois qu’un article, dont le titre principal contient un néologisme, une variante ou un équivalent, est cité en références bibliographiques de publications ultérieures