Analyse de la prescription de physiothérapie et des thérapies effectuées dans la prise en charge des problèmes de l'appareil locomoteur

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2018

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D. BOZOVIC, « Analyse de la prescription de physiothérapie et des thérapies effectuées dans la prise en charge des problèmes de l'appareil locomoteur », Serveur académique Lausannois, ID : 10670/1.uelq3g


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La communication entre les différents professionnels de la santé est un élément essentiel du système de santé suisse qui se veut efficace et économe. Toutefois, celle-ci est régulièrement sous-estimée alors que plusieurs études1,2,3 ont démontré qu’une communication négligée est une des causes principales d’erreurs médicales et que celles-ci ont un impact non négligeable sur les coûts de la santé4. Une étude5 française a par ailleurs démontré que des échanges réguliers peuvent réduire jusqu’à 40% le risque d’erreurs médicales. Le transfert des informations concernant les patients est donc un facteur primordial d’une médecine performante. Le système de santé suisse repose sur des équipes incluant plusieurs spécialités hautement qualifiées travaillant en collaboration de manière quotidienne avec des objectifs clairement déterminés. Cette collaboration est définie dans le domaine médical comme un phénomène complexe qui amène deux ou plusieurs professionnels, souvent de disciplines différentes, à travailler ensemble pour atteindre des objectifs communs. Cette collaboration est typiquement essentielle entre un médecin et un physiothérapeute dans la prise en charge de leurs patients communs ainsi que dans leur suivi. Aujourd’hui, lorsqu’un patient consulte un médecin pour une pathologie de l’appareil locomoteur, ce dernier réalise une anamnèse ainsi qu’un examen physique, parfois des examens complémentaires, puis l’informe du diagnostic en lui précisant certains points et peut lui prescrire des séances de physiothérapie s’il l’estime nécessaire, en préparant un document de prescription. Le patient se présente par la suite chez un physiothérapeute de son choix, recommandé ou non par son médecin, et lui transmet ledit document. Le physiothérapeute doit baser sa prise en charge sur ce document, toutefois et pour diverses raisons, certaines informations viennent régulièrement à manquer6, il en arrive donc à questionner le patient sur divers points médicaux afin d’avoir un avis plus complet sur ses besoins. Malheureusement cette anamnèse a des limites, le patient ne pouvant pas toujours retranscrire avec certitude toutes les informations qui lui ont été communiquées par le médecin et le physiothérapeute n’ayant pas été formé spécifiquement à cette tâche. La communication entre les deux professionnels se limite à cette prescription de départ dans la majorité des cas. En milieu ambulatoire, on dénote en effet une absence d'unité de lieu et de contact structuré tels que des colloques, possibles en institution uniquement. Le manque d'outils et de principes de communication suivie rendent l'échange difficile et finalement dessert la qualité du traitement. Les informations transmises aux patients en ressortent potentiellement incohérentes ce qui peut nuire à la relation patient-équipe soignante et conduire à une moins bonne adhérence au traitement, ou efficience de ce dernier. Les ordonnances de physiothérapie représentent donc, dans la plupart des cas, le seul moyen de communication entre les médecins et les physiothérapeutes, mais ne bénéficient pas d’un document à utilisation obligatoire à ce jour en Suisse. Effectivement, celles-ci peuvent être prescrites sur plusieurs supports différents, comme une ordonnance ordinaire, un document 4 crée par le médecin lui-même pour les traitements physiothérapeutiques, ou le document proposé par PhysioSwiss, l’Association suisse de physiothérapie représentant les intérêts de près de 9800 physiothérapeutes. Tous ces modalités de prescriptions différentes entrainent un défaut d’uniformisation de l’information transmise et entrainent potentiellement un manque de transfert de données importantes pour la prise en charge du patient. Le document PhysioSwiss est la dernière mesure majeure mise en place pour diminuer ces problèmes de communication. Pour les médecins sensibles à cette question, il tend d’ailleurs à devenir la norme. Ce document de prescription (fig.1) se présente sous forme d’un formulaire comportant plusieurs options à cocher concernant les buts du traitement : antalgique, amélioration de la fonction articulaire, amélioration de la fonction musculaire, proprioception, amélioration de la fonction cardio-pulmonaire, amélioration de la fonction circulatoire, autres, but particulier, bandage, instruction, ainsi que d’une case de texte libre intitulée « mesures physiothérapeutiques », laissées au choix du médecin prescripteur afin de préciser la prise en charge. En plus de ces informations, le médecin doit indiquer le diagnostic du patient, préciser la prise en charge assécurologique (maladie, accident, assurance invalidité) et le nombre de séances octroyées avec cette ordonnance. Malgré les avantages évidents de ce formulaire sur une prescription basique, la « traditionnelle » ordonnance médicale, celui-ci n’est pas optimal. D'une part, ces options et cases libres sont utilisées de manières très variables par les prescripteurs avec des diagnostiques incomplets et/ou des demandes de traitement imprécises6, et d'autre part parce ce que ce qui est prescrit n'est pas toujours appliqué par le physiothérapeute. Il est en effet possible que celui-ci soit habitué à employer d’autres méthodes de traitement et considérer que celles-ci sont plus adéquates ou alors simplement s’estimer en désaccord avec les recommandations du médecin. Les objectifs de ce travail sont 1) d’analyser les prescriptions médicales réalisées sur des ordonnances PhysioSwiss, 2) les comparer aux attentes des physiothérapeutes, 3) explorer les failles actuelles et les méthodes annexes de communication utilisées par les médecins et les physiothérapeutes, et 4) avancer des possibilités d’améliorations potentielles.

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