Is depression pathological sadness? La dépression, une tristesse pathologique ? En Fr

Fiche du document

Date

2022

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licence

http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/




Citer ce document

Elodie Boissard, « La dépression, une tristesse pathologique ? », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.ufsfc8


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

Horwitz and Wakefield (2007) formulated an explanatory model of depression aspathological sadness in order to distinguish between normal depressive episodes which would benormal sadness, and pathological depressive episodes which would be pathological sadness. They relyon evolutionism: sadness is pathological when, besides being harmful, it is dysfunctional in the sensethat it does not fulfill its adaptive function namely allowing the reparation of a loss. But it is notobvious how we can interpret objectively such a dysfunction of sadness that is how we cancharacterize a sadness that does not fulfill its function of allowing the reparation of a loss: Is it asadness that erroneously informs us that we lost something or about the significance of what we lost?Is it a sadness that motivates us to a behavior that does not manage to repair this loss? I’m relying onphilosophy of emotions to make an original critique of the “pathological sadness” model that is acritique about the possibility of characterizing objectively the dysfunction of this emotion, rather thana critique about the ability of evolutionism to determine an adaptive function of depression. I try toshow that there is no sense in which we can interpret sadness as dysfunctional in an objective way thatwould be without referring to the harm whose evaluation is subjective. I also cast doubt on thepossibility to interpret any depressive episode as sadness. I conclude that the notion of “pathologicalsadness” is neither sufficient nor necessary to define depression.

Le modèle de la dépression comme « tristesse pathologique » a été formulé par Horwitz et Wakefield (2007) pour distinguer des épisodes dépressifs normaux, assimilés à de la tristesse normale, et des épisodes dépressifs pathologiques, associés à la tristesse pathologique, en faisant appel à l'évolutionnisme : la tristesse serait pathologique quand, en plus d'être préjudiciable, elle est dysfonctionnelle au sens de ne pas remplir sa fonction adaptative, qui serait de permettre la réparation d'une perte. Mais il n'est pas évident d'interpréter objectivement un tel dysfonctionnement de la tristesse, c'est-à-dire d'expliciter ce que serait une tristesse ne remplissant pas une fonction de réparation d'une perte : est-ce une tristesse qui nous renseigne de manière erronée sur la perte que nous avons subie, ou le fait même d'avoir subi une perte ? Est-ce une tristesse qui nous motive à un comportement qui ne parvient pas à réparer cette perte ? Je me propose de faire appel à la philosophie des états affectifs pour offrir une critique originale du modèle de la "tristesse pathologique", à savoir une critique sur la possibilité de caractériser objectivement le dysfonctionnement de cette émotion, plutôt qu'une critique sur la capacité de l'évolutionnisme à déterminer une fonction adaptative de la dépression. Il n'y aurait pas de sens qui permette d'interpréter une tristesse comme dysfonctionnelle de manière objective, ce qui implique de ne pas faire intervenir le préjudice subi dont l'évaluation est subjective. Je mets aussi en doute la possibilité d'interpréter tout épisode dépressif comme un épisode de tristesse. J'en conclus que la notion de « tristesse pathologique » n'est ni suffisante ni nécessaire pour définir la dépression. Mots-clefs : Dépression, modèles explicatifs de la dépression, évolutionnisme, modèles évolutionnistes de la dépression, pathologique, émotions, fonction adaptative, rôle fonctionnel

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en