2014
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Annie Verbanck-Piérard, « Sous les yeux d’Athéna et des Athéniens : vases, techniques et statut de l’artisan à l’Acropole », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10.4000/books.editionsehess.3122
C’est dans le foisonnement culturel de l’Athènes archaïque, principalement dans les années 530-480, que s’inscrivent la mise au point et le développement de techniques décoratives nouvelles par les potiers et les peintres du Céramique : non seulement l’invention de la figure rouge elle-même, mais aussi le perfectionnement de couleurs plus intenses et plus contrastées (vases bilingues, rouge corail, fond blanc, rehauts dorés, technique de Six…). Ces productions particulières ont été étudiées par Beth Cohen lors de l’exposition The Colors of Clay, présentée au Getty Museum en 2006. L’article actuel prolonge et complète les réflexions que j’ai proposées lors du colloque inaugural de cette exposition et publiées dans Lapatin 2008, p. 47-60. La présence de vases ainsi décorés est bien attestée sur l’Acropole, ce qui témoigne à la fois de leur succès auprès des consommateurs locaux et du désir des artisans de valoriser leurs créations, leurs « nouveaux produits », en hommage à leur déesse, Athéna Erganê. Un tel constat permet de démontrer à quel point cette recherche compétitive de qualité et de virtuosité peut être considérée comme un trait distinctif des céramistes d’Athènes, et combien elle était appréciée, à sa juste valeur, par le public athénien. Pareille expertise de la part des céramistes remet en cause la qualification de banausoi, qui ne convient pas pour l’époque archaïque.