George Antheil, Musiques populaires et jazz

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Pendant son enfance et son adolescence à Trenton, New Jersey, Antheil se passionne pour toutes les musiques populaires qui l’entourent. L’été, au bord du fleuve Delaware, il écoute les chants et les danses que pratiquent les ouvriers noirs, mais aussi les gospels, les musiques créoles et les danses latino-américaines. Avec son ami d’enfance Richard Crooks, bientôt célèbre ténor du Metropolitan Opera, il chante les airs du folklore américain et les mélodies de Stephen Foster. Mais le jeune Antheil est surtout fasciné par le jazz de ce début de XXe siècle, celui de la Nouvelle-Orléans, ainsi que par le blues et le ragtime. Il s’imprègne des rythmes syncopés de Scott Joplin, alors à la mode dans la banlieue de Trenton, et de Jelly Roll Morton, dont il écoute inlassablement le fameux fox-trot jazz Jelly Roll Blues. Le ragtime s’infiltre dans sa musique des années 1920, et même au-delà. Les rythmes syncopés caractéristiques de ce genre ne sont cependant que rarement développés, mais apparaissent le plus souvent subrepticement, comme dans la Jazz Sonata (1922 ou 1923). Ils viennent aussi souvent contrarier les ostinatos motoriques d’autres pièces pour piano, comme la Sonate Sauvage (1922-1923), ou rivaliser avec les rythmes irréguliers inspirés par Stravinsky, que l’on trouve dans maintes œuvres de la période européenne, entre 1922 et 1933. L’intérêt pour le jazz est stimulé à Paris, en 1925, par la rencontre avec George Gershwin, qui influence probablement la composition de A Jazz Symphony (1925, révision en 1955), et par celle avec Darius Milhaud. Le 4 octobre 1923, au Théâtre des Champs-Élysées, Antheil fait scandale en jouant ses pièces avant-gardistes pour piano, en lever de rideau de la première de La Création du monde — une œuvre imprégnée de musique jazzy et brésilienne, qui le marque particulièrement.

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