Les diplômes français se sont-ils dévalorisés ? : Les rendements de l’éducation et de l’expérience en France, 1992-2017

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Nous étudions l’évolution des salaires des jeunes diplômés français entre 1992 et 2017, en nous appuyant sur les enquêtes Génération du Céreq. La dévalorisation des diplômes est définie de manière simple comme la baisse des salaires réels moyens des diplômés d’une même catégorie, et nous observons qu’une telle dévalorisation des diplômes s’est bien produite, de l’ordre de 10 %, pour les diplômes universitaires de master et pour les diplômes des écoles d’ingénieurs, entre 1997 et 2015. Il n’y a en revanche pas de dévalorisation pour les diplômes de niveau inférieur au baccalauréat, et nous rapprochons ce dernier résultat de la hausse du Smic. En mettant les données sous la forme d’un panel nous estimons des équations de salaire en contrôlant pour l’expérience (potentielle et effective) et le niveau de diplôme des individus. Les estimations confirment les résultats et montrent que la dévalorisation observée est due en partie à une baisse des rendements de l’expérience. Avec ces méthodes, on ne sait pas ce qui est dû à des changements inobservables dans la sélection des diplômés, mais il semble vraisemblable que la dévalorisation est principalement le résultat de la hausse substantielle du nombre des diplômés du supérieur dans la période étudiée, et non un effet de la conjoncture ou de l’antisélection.Classification JEL : I24, I26, J24, J31.

We study the evolution of wages and employment rates of a large sample of young French workers between 1992 and 2017, exploiting the CEREQ “Generation surveys”. The devaluation of a degree is simply defined as a decrease in the average real wage of the holders of a particular category of degree. Such a devaluation occurred for university Master’s degrees and the degrees of Engineering schools, between 1997 and 2015, with approximately a 10% drop in real wages. In contrast, there is no devaluation of certificates with levels less than or equal to that of the baccalauréat (i.e., the French terminal high-school degree), this result being mainly caused by increases in the minimum-wage rate. Structuring the survey data as an unbalanced panel, we estimate log wage equations, controlling for potential or effective experience and degree indicators. Estimation results show that a substantial part of the devaluation is due to a decrease (or “flattening”) of returns to experience. We do not know if degree devaluation is due to a change in the unobserved selection of graduates. It seems however likely that the observed decrease in real wages is mainly due to the rapid growth of the number of university graduates, and not to the business cycle or adverse selection.

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