2004
Cairn
Fabienne Beaumelou et al., « Slovénie 2003-2004 : Oui à l'Europe, sans illusions », Le Courrier des pays de l'Est, ID : 10670/1.un50xy
Parmi les pays devenus membres de l’Union européenne et de l’Otan en 2004, la Slovénie présente une particularité. En effet, le 23 mars 2003, les électeurs durent répondre à deux questions : 90 % dirent «oui» à l’UE et 66 % à l’Otan. Le taux de participation fut de plus de 60 %, niveau rarement atteint ces dernières années. Par contre, 28,35 % seulement des Slovènes se sont déplacés pour élire leurs sept députés européens. Ce scrutin a en outre réservé une surprise : le LDS (Démocratie libérale de Slovénie, parti de gauche qui domine la scène politique depuis l’indépendance) a été devancé par Nouvelle Slovénie-Parti chrétien du peuple (NSi) qui a obtenu 23,6 % des voix. En politique extérieure, en dépit de relations parfois tendues avec la Croatie résultant de différends sur les zones de pêche et la gestion de la centrale de Krsko, la Slovénie a amorcé une lente reconstruction de ses relations avec les Etats issus de la Yougoslavie. En dépit d’une situation économique plus favorable que celle d’autres pays de la région, une partie de la population demeure confrontée à des problèmes de pauvreté et les citoyens ont pu exprimer leur mécontentement à l’égard du gouvernement lors de cinq référendums organisés depuis janvier 2003. La croissance a connu une légère baisse (2,3 % contre 2,9 % en 2002), bien supérieure cependant à la moyenne européenne, estimée à 0,7 %, mais l’inflation se maintient encore à un niveau élevé, soit 5,7 % en 2003. Le taux de chômage est relativement bas, avec 6,7 %. Quant au déficit budgétaire, il s’est chiffré à 1,4 % du PIB, alors que l’objectif était de 1 %.