Gouvernance territoriale et inscription au patrimoine mondial de l’Unesco : une analyse des dynamiques de proximité

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26 mai 2021

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Camille Castelain et al., « Gouvernance territoriale et inscription au patrimoine mondial de l’Unesco : une analyse des dynamiques de proximité », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.uo269n


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Comme résultat du long processus de décentralisation et de multiplication des dispositifs d’aménagement de l’espace engagé au niveau étatique, s’observent, au niveau territorial, une accumulation horizontale (communautaire) et verticale (hiérarchique) des organes de gouvernance, des documents de planification ainsi que des modalités de gestion des espaces naturels. Cette multitude de dispositifs pose la question du choix du dispositif intégrateur propice à impulser le développement territorial. Ce choix dépend en particulier de l’espace géographique mais aussi des acteurs concernés. Cela suppose une compréhension du rôle des divers dispositifs, de leur appropriation et de la légitimité des acteurs impliqués. Le choix des nouveaux dispositifs et leurs modalités de gouvernance ainsi que leur articulation avec les dispositifs préexistants est un enjeu central du management public.Ce cumul de dispositifs de gestion au sein des espaces naturels, ayant vocation à être préservés et/ou valorisés, est saisissant. Aux périmètres inventoriés s’ajoutent les zonages administratifs et fonciers ainsi que les zones de gestion contractuelles. Ces dernières peuvent se situées sur la scène nationale (Grand Site de France), européenne (réseau Natura2000) ou encore internationale (bien inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco). Ces formes de contractualisation présentent de nombreux avantages comme la création de nouvelles modalités flexibles et adaptables de gestion de sites naturels anthropisés. Aux contraires des autres dispositifs largement portés et mis en place par les services étatiques, elles offrent l’opportunité aux différentes parties prenantes (collectivités territoriales, société civile, secteurs privé et associatif, monde de la recherche) de se saisir de la démarche.Cependant, les dispositifs de gouvernance doivent permettre aux acteurs de s'approprier concrètement les démarches d'inscription et de les mobiliser de telle façon à ce qu'elles s'inscrivent dans un projet de territoire partagé et deviennent des outils au service du développement territorial. Ces processus sont encore mal compris et doivent faire l'objet d'analyses approfondies afin d'identifier des perspectives d'amélioration de ces dispositifs. Pour répondre à ces enjeux, la thèse, débutée en novembre 2020, se focalise sur la distinction UNESCO qui est d’ores et déjà identifiée comme étant un levier potentiel et mobilisable par les acteurs locaux pour promouvoir et gérer leur territoire (Prigent, 2013).Elle cherche à répondre à la problématique suivante : quels sont les effets des modalités de mise en place des démarches et des dispositifs de gouvernance qui accompagnent les inscriptions au patrimoine mondial de l’Unesco ? Ces effets sont appréhendés par l’analyse des dynamiques d’interaction entre acteurs impliqués dans la démarche, via l’analyse des réseaux socio-économiques et de la proximité. L’analyse multiniveaux et longitudinale des dispositifs de gouvernance des réseaux sociaux complets des acteurs institutionnels et de leur organisation est couplée à une analyse interactionniste des dynamiques de proximité.Sont étudiées les deux composantes de la proximité territoriale, la proximité organisée et la proximité géographique (Torre et Beuret, 2012). La première, basée sur des logiques d’appartenance (aux organisations) et de similitude (des représentations), prend la forme d’un réseau coordonné d’acteurs. La seconde, qui peut être divisée entre géographie recherchée ou subie et géographie permanente ou temporaire, représente l’espace et les modalités d’interactions permises. Elles permettent de repérer respectivement le positionnement et la localisation des acteurs situés au sein du territoire (Pecqueur et Zimmermann, 2004), soit les conditions cognitives et spatiales des interactions. Les deux combinées offrent une vue d’ensemble sur les modalités et les dispositifs de gouvernance de la démarche stratégique et collective de l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco des deux sites étudiés : la Chaine des Puys – Faille de Limagne ainsi que les Causses et Cévennes. Les deux biens sont appréhendés comme des nouvelles ressources patrimoniales spécifiques et leurs dispositifs de gouvernance comme des outils de coordination des acteurs. La démarche est ainsi perçue comme un processus de construction territoriale basée sur deux piliers : la création d’une ressource territoriale et le développement des modalités d’interactions entre les acteurs de ce territoire (Hadjou, 2009 ; Leloup et al., 2005).Il s'agit ainsi de mieux comprendre l'effet des démarches d'inscription sur la gouvernance locale dans le cadre des démarches UNESCO et de proposer des pistes d'amélioration des dispositifs étudiés. Une telle réflexion pourrait déboucher sur des comparaisons avec d'autres formes de distinctions et de protection de sites naturels comme les Grands sites de France ou encore les Parcs Naturels Régionaux.Références : Hadjou L. 2009. Les deux piliers de la construction territoriale : coordination des acteurs et ressources territoriales. Développement durable et territoires [En ligne]. Leloup F., Moyart L., Pecqueur, B. 2005. La gouvernance territoriale comme nouveau mode de coordination territoriale ? Géographie, économie, société, vol. 7(4), p.321-332.Pecqueur B., Zimmermann J.-E. 2004. Économie de proximités. Hermès Sciences Publications, Lavoisier, 264 p.Prigent L. 2013. L'inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO, les promesses d'un label ? Revue internationale et stratégique, 90, p.127-135.Torre A., Beuret J. E. 2012. Proximités territoriales. Construire la gouvernance des territoires, entre conventions, conflits et concertations. Ed Economica Anthropos, 105 p.

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