Récit de rêve et calcul mental chez Wittgenstein

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2021

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Christiane Chauviré, « Récit de rêve et calcul mental chez Wittgenstein », Communications, ID : 10670/1.upvm1v


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Le récit de rêve ne fait-il pas appel à un langage privé ? C’est la question que l’on pourrait poser à Wittgenstein, même si l’on connaît ses objections contre l’idée de langage privé. Ce langage privé est en réalité d’emblée collectivement suivi et doté d’une grammaire. Tout langage est foncièrement social et fait appel à des interlocuteurs potentiels. On pourrait être tenté de faire du récit de rêve un langage privé, mais en réalité, s’il y a récit, il y a langage, c’est-à-dire langage social, puisque l’on peut raconter ses rêves, comme le faisait la sœur de Wittgenstein, Margarethe, dans ses séances avec Freud. Chez Wittgenstein le récit de rêve n’est pas un langage privé mais destiné à un interlocuteur, qu’il incite au déchiffrement. Le problème peut en outre se rapprocher de celui du calcul mental, qui ne peut être raconté en détail par le calculateur, lequel ne peut se souvenir des détails et des étapes s’il s’agit d’un calcul compliqué.

Does a dream narration request a private language ? This is a question one could ask Wittgenstein even if one knows he objects to the very possibility of a private language. That private language is in actuality shared collectively, equipped with a grammar. Any language is deeply social and implies possible interlocutors. One could be tempted to make of dream narration a prototype of private language, but whenever there is narration, though, there is language, that is to say a social one, as one can narrate one’s dreams, as did Margarethe who underwent a therapy with Freud. According to Wittgenstein, the narration of dream is not a private language, but is meant for an interlocutor enticed to decipher it. Moreover, the issue raised by dream narration may be close to the issue of mental arithmetic, which cannot be narrated in detail by the individual calculating, and who cannot remember the details and the steps in case it were a complex calculation.

¿Debe recurrir el relato de los sueños a un lenguaje privado? Esta es la pregunta que podríamos hacer a Wittgenstein, incluso conociendo sus objeciones contra la idea de lenguaje privado. En realidad, este lenguaje privado es colectivo y está dotado de gramática. Todo lenguaje es fundamentalmente social y apela a posibles interlocutores. Podríamos querer convertir el relato de los sueños en prototipo de lenguaje privado, pero, en realidad, si hay un relato, hay un lenguaje, es decir, un lenguaje social, ya que es posible relatar los sueños, como lo hizo Margarethe, la hermana de Wittgenstein, en sus sesiones con Freud. En Wittgenstein, el relato de los sueños no es un lenguaje privado, está destinado a un interlocutor, que debe descifrarlo. El problema que plantea el relato del sueño puede, además, parecerse al cálculo mental, que la persona que calcula no puede contar minuciosamente porque no puede recordar sus detalles y etapas si se trata de un cálculo complicado.

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