2007
Cairn
Laurent Mallet, « La crise libanaise vue de Turquie », Hérodote, ID : 10670/1.uqqy1h
La guerre au Liban a choqué en Turquie. Fait rare dans ce pays, des manifestations se sont succédées tout au long du mois de guerre, mais en changeant progressivement de nature: les organisations d’extrême gauche et de gauche prenant progressivement le relais de l’islamisme radical, l’argumentation humaniste succédant à celle de la solidarité musulmane, sur fond d’antiaméricanisme virulent et d’antisémitisme. Malgré cette contestation, le gouvernement « islamo-conservateur» de R. T. Erdogan va maintenir une position de critique constructive, alliant condamnation de l’action israélienne et diplomatie souple ouverte au dialogue. Cette politique trouve son aboutissement dans la participation à la FINUL renforcée, qui suscite en Turquie une forte opposition. La gestion de la crise libanaise par la Turquie paraît significative des rapports de force internes notamment entre le pouvoir civil et les militaires, comme d’une approche plus kantienne des relations internationales.