2013
Cairn
Nicolas Lepage-Saucier et al., « 14. Le contrat de travail unique : quid pro quo ou simple quiproquo ? », Regards croisés sur l'économie, ID : 10670/1.ut33mi
Bien que peu prisé des syndicats de salariés et des représentants patronaux, le contrat unique reste paradoxalement au cœur du débat public. Si le contrat unique semble à première vue être une réponse séduisante pour réduire le dualisme du marché du travail, il ne règle pas pour autant les problèmes liés à la précarité et à l’impact de la protection de l’emploi. Le débat sur ce point cache un quiproquo : les propositions de contrat unique sous-entendent pour certains l’extinction des contrats temporaires, alors que d’autres envisagent au contraire l’extension de périodes d’essai ou de périodes à droits réduits dans le cadre de CDI (Contrats à durée indéterminée). Les coûts du dualisme pourraient être traités par des politiques alternatives ciblées plus efficaces.De plus, bien que réels, les coûts du dualisme sont moins évidents et moins bien démontrés que ceux engendrés par la protection de l’emploi. Enfin, la suppression des CDD (Contrats à durée déterminée) entraînerait, à protection inchangée, une perte d’emploi importante car tous ces emplois ne seraient pas remplacés par des CDI compte tenu de la prudence à l’embauche des entreprises. Un assouplissement fort de la protection de l’emploi prévue dans ce nouveau contrat unique serait alors nécessaire ( quid pro quo, échange de bons procédés au sens légal). Mais un tel assouplissement peut d’ores et déjà intervenir dans les cadres légaux actuels et n’a pas à être lié à un nouveau contrat : des contreparties en termes d’assurance-chômage ou de formation professionnelle sont également envisageables.