“Une femme peut bien s’armer de hardiesse” : French tragedy and Femininity between 1537 and 1583 “Une femme peut bien s’armer de hardiesse” : la tragédie française et le féminin entre 1537 et 1583 En Fr

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24 novembre 2018

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Nina Hugot, « “Une femme peut bien s’armer de hardiesse” : la tragédie française et le féminin entre 1537 et 1583 », HAL-SHS : études de genres, ID : 10670/1.utro4c


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Résumé En Fr

From a study of a corpus of French plays written 1537-1583, this dissertation examines in detail the female presence in tragedy and its role in the development of the aesthetics of tragic drama. The place of the feminine and the issues arising from it are analyzed on three different levels. First, the theoretical and paratextual works that define tragedy were studied. In this corpus of work, no explicit association between the tragic and the feminine is found. However, the feminine is defined throughout in a problematic way, between the necessity to conform to the norm (the decorum) and the evidence of departures from this norm (Electra will amaze because of her virility). Secondly, within the plays themselves, there are many speeches made by the characters pertaining to the question of femininity. Frequently, the common norms are referenced in order to better differentiate between the heroine and ordinary women; on occasion, the case of the heroine herself is used to contest more strongly the common norms. Finally, the action of the women in the tragic dramas is compared to that of the men. This entails the study of the roles of females in the plot, of the style of acting and performance required of them, of their moral and ideological effect on the audience, all of which allows for a redefinition of female heroism in the corpus. Given that tragic drama is constructed, in this author’s view, from the quest for extraordinary action, these heroines, all the more admirable precisely because they belong to the weaker sex, would primarily appear to be highly favorable for the successful revival of French classical tragedy, thus conferring upon it its first characteristics.

Ce travail interroge la spécificité de la présence féminine en tragédie et son rôle dans l’élaboration de l’esthétique tragique. Tout d’abord, j’étudie les textes théoriques et paratextes qui définissent le genre tragique. Rien ne permet dans ce cadre d’associer le tragique et le féminin, néanmoins le féminin est défini de manière problématique, entre nécessité de la norme (la convenance) et constat de la transgression (Electra qui émerveille par sa virilité). Dans la deuxième partie, j’analyse la profusion des discours de personnages portant sur la question du féminin : bien souvent, les lieux communs sont convoqués pour mieux marquer le décalage de l’héroïne avec les femmes ordinaires. J’étudie enfin l’action des femmes sur la scène tragique : l’étude de la spécificité des rôles féminins dans l’intrigue, du type de jeu et de spectacle qu’elles mettent en place, celle de leur effet moral et idéologique sur le spectateur enfin, me permettent de redéfinir l’héroïsme féminin dans le corpus, en insistant sur l’importance de la « hardiesse », qui serait le pendant actif de la « plainte ». Dès lors, cette étude me permet de nuancer l’idée selon laquelle ces pièces seraient « statiques », et d’expliquer la préférence des premiers dramaturges pour les héroïnes : ces dernières, plus admirables justement parce qu’elles appartiennent au sexe faible, paraîtraient d’abord plus favorables à la renaissance de la tragédie à l’antique de langue française et lui conféreraient ainsi ses premiers traits.

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