Quelques remarques sur le déni de grossesse

Résumé Fr En

Resumé De récentes affaires judiciaires ont soulevé la question du champ des dénis de grossesse. L’apparente cacophonie expertale, relevée par les médias, semble largement liée à un malentendu terminologique. À la condition de ne pas confondre le déni d’existence schizophrénique et le déni de certaines qualités de l’objet (Racamier) et à la condition de ne pas dissoudre la force de ces dénis dans une édulcoration ou une atténuation contredite par la clinique, il est tout à fait possible de maintenir le champ des dénis de grossesse : déni de la conception ; déni des métamorphoses corporelles ; déni d’altérité ; déni du processus vital en cours ; déni de signification ; déni de l’inéluctabilité du terme de la grossesse... S’ils ne sont pas levés au cours de la grossesse, tous ne mènent heureusement pas à l’infanticide ; mais tous, en termes de risques, sont susceptibles de conduire à l’improvisation catastrophique au moment d’un accouchement qui n’a jamais été psychiquement anticipé.

Recent Court cases questioned the status of the denial of pregnancyMedia stressed the discrepancies between Court experts, situation largely due to a misunderstood terminology. Provided the schizophrenic denial of existence and the denial of certain attributes of the object (Racamier) are not confused, and the power of denial is not diluted but supported by the clinical evaluation, it is possible to describe the entire spectrum of denied pregnancy : denial of the conception, denial of foetal body changes ; denial of otherness ; denial of the vital process in progress, denial of meaning, denial of the inevitability of the end of the gestation. If not removed during pregnancy, denials, fortunately not all of them lead to infanticide but all are risk factors, likely lead to catastrophic improvisation when child birth has never been mentally anticipated.