Centralité et fécondité des gares dans l'iimaginaire écologique des villes

Résumé Fr

L'univers des gares constitue un topos littéraire récurrent et peut-être, pourrait-on penser,éculé. Cette «grande demeure où n'habite personne et qui porte seulement le nom de laville» 1 fournit quantité de ressources narratologiques. Que les trains la visitent encore oubien qu'ils l'aient depuis longtemps abandonnée, la gare condensent le mouvement et ditpourtant la fixité, elle est associée à des états d'âme singuliers, déchirement de laséparation ou euphorie des retrouvailles, elle raconte l'enfance et les vacances, elledessine aussi des souvenirs en nuances sépia. Dans cet ouvrage où l'on analyse l'apportde la nature et du vivant à la production littéraire sur la ville, on peut (et même on doit)passer et dépasser deux figures de la gare dans les récits et les romans pour seconcentrer sur une troisième piste que nous souhaitons creuser davantage.La première figure narrative incontournable de la gare en littérature est celle qui;associe aux voyages ferroviaires en général. Une gare est un bâtiment qu'on fréquentecommunément au début ou à la fin d'un voyage en train. Elle représente donc un opérateur de liminalité dans l'espace et dans le temps. Elle offre la riche matière de motifs récurrents. À l'âge d'or du train (c'est-à-dire lorsque, entre le dernier tiers du 19 e siècle et première moitié du 20 e siècle, la société urbaine et industrielle se constitue à partir de ce type de mobilité), les romans intègrent typiquement l'histoire est connue d'un jeunehomme de province qui arrive à Paris et dont on relatera la trajectoire ascendante ou non. La descente du train puis la traversée de la gare marquent physiquement etsymboliquement un passage entre des mondes, entre des modes d'être. Quelques gestes banals, quelques lieux conventionnels (le guichet, le buffet) forment la toile de fond d'uneangoisse ou d'une délivrance.

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