Utilisation de produits phytosanitaires dans le maraîchage autour du barrage d’alimentation en eau potable de la ville de Korhogo (nord de la Côte d’Ivoire) : risques pour la santé publique

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2018

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Gbombélé Soro et al., « Utilisation de produits phytosanitaires dans le maraîchage autour du barrage d’alimentation en eau potable de la ville de Korhogo (nord de la Côte d’Ivoire) : risques pour la santé publique », Environnement, Risques & Santé, ID : 10670/1.uzl6y6


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Le maraîchage urbain tient une place importante dans l’approvisionnement en légumes frais de la ville de Korhogo, en Côte d’Ivoire. Cette activité est concentrée autour du barrage d’alimentation en eau potable de ladite ville. Pour lutter contre les ravageurs et augmenter leur rendement, les producteurs maraîchers ont recours aux pesticides dont ils ignorent souvent les risques. L’objectif de cette étude est d’évaluer les risques environnementaux et de santé publique liés à l’utilisation des pesticides. Une enquête a été réalisée auprès de 150 producteurs maraîchers. Les résidus de l’éthylène thio-urée (ETU) et du carbendazime ont également été dosés dans 15 échantillons d’eau du barrage au chromatographe liquide haute performance (HPLC) par la technique d’extraction liquide-liquide. Les résultats montrent que l’activité du maraîchage est pratiquée en majorité par les femmes (95 %). Par ailleurs, celles-ci utilisent les produits phytosanitaires sans aucun équipement de protection individuel (EPI). Trois grandes familles de pesticides, à savoir les herbicides (37 %), les fongicides (19 %) et les insecticides (44 %) sont utilisées. Les producteurs ne respectent pas les itinéraires agricoles des produits, seul 48 % des produits utilisés sont homologués pour la culture maraîchère contre 52 % pour le coton et autres cultures mixtes. Les maux de tête, éternuements (60,7 %) et troubles de la vision (28 %) sont les problèmes de santé récurrents chez les producteurs maraîchers. Les concentrations moyennes des résidus de pesticides mesurées dans les eaux du barrage sont de 24,17 μg/L pour l’ETU et de 4,4 μg/L pour le carbendazime. Le non-respect des itinéraires des pesticides utilisés, leur mode d’utilisation et le manque d’EPI constituent des facteurs de risque tant pour l’environnement que pour la santé des producteurs et celle des consommateurs.

The town of Korhogo (northern Côte d’Ivoire), is supplied with fresh vegetables by vegetable producers in the urban market gardens around the drinking water reservoir. Pesticides are used to increase their crop yield and fight against pests. The aim of this paper is to assess health risks resulting from this pesticide use. A survey was carried out among 150 market gardeners, and 15 samples of reservoir water were analyzed to measure two pesticide residues, especially fungicides. The results showed that almost all the vegetable growers are women (95 %). Furthermore, they apply the products without any personal protective equipment (PPE). Herbicides, fungicides, and insecticides were used by 37 %, 19 %, and 44 % of the growers respectively. As the results of the investigation show, 52 % of pesticides used were not recommended for vegetables. Recurrent health problems of the producers include headaches, sneezing (60.7 %), and visual disorders (28 %). The average concentrations in the reservoir water of substances such as ethylene thiourea (24.17 μg/L) and carbendazim (4.4 μg/L) greatly exceed maximum residue limits. The inappropriate methods for distributing and using pesticides and the lack of suitable protective equipment are risk factors for the environment and for the health of the producers and consumers.

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