Noms d’oiseaux

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17 juillet 2018

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Anne Simon, « Noms d’oiseaux », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.uzsrye


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Bête à manger du foin ou têtu comme une mule, bête comme cochon ou myope comme une taupe, la nuit tous les chats sont gris, et les mots imprécis. À trop moquer les dindons de la farce, les ânes bâtés, les brutes épaisses, les merlans frits, les poissons rouges, les oies blanches, les cervelles de moineaux et autres têtes de linotte, on pourrait bien, s’estimant malins comme des singes, être en réalité bêtes et méchants, hurler avec les loups et faire mener une vie de chien à nos prochains, animaux, humains et autres créatures indécises (éponges et champignons) ou interstitielles (cafards et rats des villes). Les noms d’oiseaux, qui flottent entre l’allégorie, la métaphore et la dénomination, ont une puissance d’impact éprouvée.Oublier que les bêtes réelles peuplent nos langues, c’est oublier que ces dernières sont des arches plus que des forteresses. Emmanuel Levinas rappelle dans L’au-delà du verset qu’« en chaque mot et chaque lettre, il y a un oiseau aux ailes repliées qui attend le souffle du lecteur ». Le vol des oiseaux ne se contente cependant pas d’orienter notre grammaire et notre herméneutique, d’aérer notre lexique et notre pensée. En temps de désastre, il nous indique, mémoire et combat écrits à même le ciel qui flambe, les « cent noms » des « villages volés » : « Ouvrez tout grands vos noms ailés / Envolez-vous mes hirondelles », écrit Aragon en 1943, au moment où Céline publie sa troisième édition de Bagatelles pour un massacre.

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