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Florent Moncomble, « Beauty and the Tweet: How traditional media seduce in the digital age », HAL-SHS : linguistique, ID : 10.4000/erea.5917
L’anglais des titres de presse, ou headlinese, est un trait caractéristique de la presse anglophone à l’échelle mondiale. Néanmoins, à l’heure où les plates-formes numériques se substituent à une presse écrite déclinante, les médias d’information traditionnels s’aventurent dans de nouvelles façons de s’adresser à leur lectorat.Quoique motivées, à l’origine, par les contraintes de place inhérentes à l’imprimé, les caractéristiques syntaxiques non-standard du headlinese ont remarquablement survécu à la transition vers le web, où de telles contraintes n’existent pas. En effet, cette morphosyntaxe fondamentalement aoristique est essentielle pour optimiser la pertinence des headlines, et donc pour inciter le lecteur à accéder au contenu des articles et générer un revenu.Toutefois, le passage à l’ère numérique a introduit un certain nombre de mutations radicales. Les internautes se servant de plus en plus de Google et consorts pour glaner l’information, l’importance du pouvoir de séduction des titres de presse diminue en faveur de leur capacité à apparaître en tête des résultats de recherche sur Internet. En conséquence, c’est sur un nouveau terrain, Twitter, que le headline traditionnel se trouve revitalisé, aussi bien en termes de forme que de fonction, quoique sous une expression moins aphoristique que les médias traditionnels sont lents à adopter.Cette étude s’appuie sur un corpus de 1800 titres de la presse en ligne et de 2400 tweets de quelques-uns des principaux sites d’information, dont nous tirons des indications quantitatives et qualitatives sur la façon dont la syntaxe pragmatique des headlines évolue pour que la séduction continue d’opérer.