2013
Cairn
Valerio Magrelli, « Fragments, notes, nœuds », Littérature, ID : 10670/1.v0q5bo
Cet article se propose d’analyser la manière tout à fait particulière avec laquelle Paul Valéry traite les formes brèves, tant dans ses publications littéraires que dans l’immense « autothèque » des Cahiers. À partir des notes accumulées le long des années, il réalise une complexe opération de montage, suivant une technique de combinatoire textuelle. Toutefois, si Valéry continue d’apparaître comme l’homme du fragment noté sur des registres, cela dépend du fait qu’une lecture souvent sélective renforce l’aspect fragmentaire ou décousu. Une telle équivoque serait donc l’effet de problèmes philologiques, les éditions des Cahiers jusqu’ici publiées ayant gravement modifié le sens des écrits valéryens, en trahissant leur véritable nature. Donc, en ce qui concerne son œuvre, il est impossible de parler de fragment sans se confronter avec la question de l’état (ou pour mieux dire du mouvement) qui caractérise l’immense depôt de ses textes manuscrits.