2011
Cairn
Jean-François Zorn, « L'instant de la relève des missionnaires britanniques par les protestants français dans les Océans pacifique et indien », Histoire et missions chrétiennes, ID : 10670/1.v0xusg
La Société des Missions Évangéliques de Paris (S mep), principale société de mission protestante de langue française, a hérité de trois champs de mission de la Société des Missions de Londres ( London Missionary Society - Lms) : la Polynésie en 1863, les îles Loyauté en 1892 et Madagascar en 1897. Ce transfert s’est produit quelques années après la prise de possession de ces territoires par la France. Qualifié de « groupe des îles » par le missionnaire Maurice Leenhardt parce que l’origine de la mission leur était commune et leur destin analogue, ces trois territoires ont fait l’objet de tractations difficiles entre la Smep, le gouvernement français et la Lms. Cet article montre comment la Smep a su déjouer le piège colonial consistant à identifier la France et le catholicisme et l’Angleterre et le protestantisme. Elle sut faire valoir un internationalisme missionnaire qui préserve la collaboration entre Sociétés missionnaires de différentes nationalités, face au nationalisme colonial de la France qui voulait que là où elle s’imposait les missions protestantes soient dirigées par des Français ou qu’elles quittent le territoire.