« La reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, un vecteur de médiatisation des risques naturels ? »

Résumé En

La publication des arrêtés de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle : un facteur déterminant de la médiatisation des risques naturels ?Ce travail propose de répondre à la question suivante : la publication des arrêtés de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle est-elle un facteur déterminant de la médiatisation des risques naturels ? Médiatiquement, quel est le poids de ce facteur comparativement à d’autres explications plus classiques telles que la soudaineté et la proximité de l’aléa, le nombre de victimes, l’ampleur des dégâts, etc. ? Pour le dire autrement, la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle par le ministère de l’intérieur est-elle déterminante non seulement dans le déclenchement d’opérations d’indemnisations mais aussi dans la valeur informationnelle que les journalistes accordent à ces risques naturels ?Pour y répondre, l’étude porte sur le traitement médiatique de deux risques naturels du Puy-de-Dôme : les inondations et le retrait-gonflement des argiles. Elle est guidée par l’hypothèse selon laquelle le traitement médiatique du retrait-gonflement des argiles est fonction de la publication des arrêtés de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, ce qui expliquerait les distinctions identifiées entre leur traitement et celui des inondations. Dans une perspective propre aux sciences de l’information et de la communication (SIC), l’objectif plus théorique est alors d’identifier quels sont les cadrages médiatiques (Mainil, 2015 ; Rouquette et Chauzal-Larguier, 2016) privilégiés, les facteurs qui les influencent ainsi que les principales pratiques et sources journalistiques relatives à ces risques, ces éléments ayant une influence sur leur représentation et, dès lors, sur leur perception par les acteurs locaux (Dauphiné et Provitolo, 2013). Pour ce faire, des analyses lexicale, thématique, de l’énonciation et sémiologique d’articles de presse, de reportages télévisés et de publications diffusées sur les médias sociaux sont réalisées. Elle porte sur quatre périodes distinctes (2002-2004, 2007-2009, 2011-2013 et 2018-2020), ce qui permet d’observer l’évolution du traitement médiatique de ces risques.De premiers résultats sont déjà perceptibles. Ils confirment l’hypothèse d’un traitement médiatique du retrait-gonflement des argiles sur la base de la publication des arrêtés de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle et permettent d’expliquer les distinctions repérées en ce qui concerne le traitement des deux risques.