2011
Cairn
Yann Andruétan, « Héros ou victime, le soldat dans l’œuvre de Schoendoerffer », Inflexions, ID : 10670/1.v16nfq
Pierre Schoendoerffer est le seul cinéaste français dont l’œuvre a été presque exclusivement consacrée à la guerre et aux soldats. À travers quatre films et un documentaire, il ne cesse d’aborder des thèmes qui lui sont chers : l’engagement, l’honneur, la rédemption ou encore la mémoire. La question de l’engagement est celle qu’il explore dans La 317e section. L’honneur renvoie à L’Honneur d’un capitaine et la rédemption est le sujet du Crabe Tambour. Enfin, la mémoire, à travers la multiplicité des points de vue, est l’un des procédés stylistiques utilisés par Schoendoerffer dans tous ses films. Il dégage une figure de guerrier qui montre à la fois son pouvoir (efficacité au combat, fascination sur ses hommes), mais aussi ses limites (démesure, exil et destinée mortelle). Aux hommes ordinaires, il laisse l’amertume et la recherche de la rédemption. Schoendoerffer fait œuvre de cinéaste subtil, mais aussi d’anthropologue et de moraliste au sens noble du terme.