Des révolutionnaires invisibles : les femmes algériennes et l'organisation de la Section des femmes du FLN en France métropolitaine

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2013

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Neil MacMaster, « Des révolutionnaires invisibles : les femmes algériennes et l'organisation de la Section des femmes du FLN en France métropolitaine », Revue d’histoire moderne & contemporaine, ID : 10670/1.v1k6la


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Les historiens ont étudié dans un certain détail la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN), implantée dans l’univers majoritairement masculin des travailleurs immigrés, mais on ne sait presque rien du rôle des femmes algériennes, qui arrivèrent en nombre croissant au cours de la Guerre d’indépendance. Cet article s’appuie sur des archives internes jusqu’ici inconnues de la Section des femmes du FLN et sur des entretiens avec des acteurs clés de la période, pour enquêter sur les origines et l’organisation du réseau clandestin, qui s’étendait aux principaux centres urbains et industriels de la France métropolitaine. La Section milita pour la reconnaissance de l’égalité des femmes au sein du FLN, leur droit à l’alphabétisation, à l’emploi et à la participation politique, comme faisant partie intégrante de la création d’un ordre juste qui permettrait, une fois l’indépendance obtenue, de mobiliser tout le potentiel de la moitié négligée de la population. Cependant, ce programme révéla des différences générationnelles entre les jeunes militantes éduquées en France et les femmes mariées plus âgées, quant à la nature de l’émancipation ; il suscita également une opposition masculine, car il heurtait les normes socioculturelles profondément ancrées, relatives à la ségrégation des femmes et aux codes d’honneur. Ces tensions au sein de la Fédération de France du FLN, la section ouvrière politiquement la plus avancée du mouvement indépendantiste, révélaient déjà les contradictions d’un programme d’émancipation qui allaient mener à une marginalisation rapide, de nature conservatrice, des femmes dans le nouvel État indépendant.

Invisible revolutionnaries : Algerian women and the organisation of the FLN « Section des femmes » in metropolitan France While historians have studied in some detail the French Federation of the Front de libération nationale (FLN), embedded in a predominantly masculine universe of migrant workers, almost nothing is known about the role of Algerian women who arrived in increasing numbers during the War of Independence. The article, through access to previously unknown internal archives of the FLN Section des femmes and interviews with key participants, investigates the origins and organisation of a clandestine network that spanned the main urban and industrial centres of metropolitan France. The Section campaigned for the recognition of women’s equality within the FLN, and of rights to literacy, employment and political participation as integral to the creation of a just post-Independence order that could harness the full potential of the neglected half of the population. However, such an agenda revealed generational differences between young French-educated militants and older married women as to the nature of emancipation, and aroused male opposition due to the deeply entrenched socio-cultural norms of female segregation and codes of honour. Such tensions within the FLN French Federation, the most politically advanced proletarian section of the independence movement, already revealed the contradictions of an emancipation agenda that was to lead to a rapid, conservative marginalisation of women by the newly independent state.

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