2013
Cairn
Fethia Bdioui, « Anti-TNFα et tuberculose », Hegel, ID : 10670/1.v2u1l8
Les anti-TNFα sont très efficaces dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques rhumatismales et intestinales mais exposent à un risque élevé d’infections opportunistes, en particulier la tuberculose. Ce risque est multiplié par 2 à 10 chez les patients sous anti-TNFα par rapport à la population générale et par 2 à 4 par rapport aux malades sans anti-TNFα. Il s’agit le plus souvent de tuberculoses extrapulmonaires et de formes disséminées. Ces tuberculoses surviennent au cours de la première année de traitement et correspondent dans la majorité des cas à une réactivation de tuberculose latente ; d’où la mise en place de recommandations de dépistage et de prévention. Outre l’anamnèse, l’examen physique et la radiographie du thorax, la recherche d’une tuberculose latente repose aussi sur l’intradermoréaction à la tuberculine (IDR). Mais celle-ci présente certaines limites surtout chez ces malades immunodéprimés (faux négatifs) ou vaccinés par le BCG (faux positifs). Les tests de relargage de l’interféron-γ : IGRA (Interferon-Gamma Release Assays) semblent être plus sensibles et plus spécifiques et devraient être utilisés dans cette indication. La prophylaxie repose sur l’isoniaside seul pendant 9 mois ou l’association isoniazide-rifampicine pendant 3 mois). Elle doit être débutée au moins 3 semaines avant la première cure d’anti-TNFα. Ces stratégies se sont révélées efficaces en diminuant nettement le nombre de tuberculoses sous anti-TNFα en les ramenant aux taux avant anti-TNFα.